Une nouvelle vague de frappes russes fait 26 morts

Une femme transportant un enfant marche devant un immeuble résidentiel d’Ouman éventré par une frappe russe.
Sergei Supinsky Agence France-Presse Une femme transportant un enfant marche devant un immeuble résidentiel d’Ouman éventré par une frappe russe.

Au moins 26 personnes ont été tuées tôt vendredi matin dans une nouvelle vague de frappes russes sur des villes ukrainiennes, au moment où Kiev affirme que la phase préparatoire de son offensive de printemps s’achève.

« Les préparatifs touchent à leur fin », a déclaré le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, au sujet de la grande attaque que son pays veut lancer pour reconquérir les territoires de l’est et du sud occupés par la Russie.

« L’équipement a été promis, préparé et partiellement livré. Au sens large, nous sommes prêts, a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse. Quand Dieu le voudra, [quand il y aura] la météo et la décision des commandants, on le fera. »

Quelques heures auparavant, plusieurs frappes de missiles de croisière russes, les premières d’ampleur depuis début mars, ont atteint des immeubles d’habitation, provoquant la mort d’au moins 23 personnes à Ouman (centre), de deux autres à Dnipro (centre-est) et d’un homme de 56 ans retrouvé sous les décombres de sa maison dans la province de Kherson (sud).

« Chaque attaque, chaque acte pervers contre notre pays et [notre] peuple rapproche l’État terroriste de l’échec et de la punition », a déclaré sur Telegram le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a exigé une « riposte » internationale à la « terreur » russe.

La Russie a, de son côté, affirmé avoir bombardé des « points de déploiement temporaires des unités de réserve des forces armées ukrainiennes » avec des « armes de haute précision ».

« Toutes les cibles assignées ont été atteintes », a affirmé le ministère russe de la Défense.

À Ouman, une cité de 80 000 habitants, des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont vu un immeuble d’habitation éventré par un missile, des secouristes en train de sortir des corps et des personnes meurtries attendant des nouvelles de leurs proches.

« Je veux voir mes enfants, vivants ou morts, lance à l’AFP Dmytro, 33 ans, un résident du bâtiment touché. Ils sont sous les décombres. »

Au moins 23 personnes, dont quatre enfants, sont mortes dans cet immeuble, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur.

Une autre frappe russe, sur Dnipro, une agglomération du centre-est de l’Ukraine, a causé la mort d’« une jeune femme » et d’« un enfant de trois ans », a dit sur Telegram son maire, Borys Filatov.

L’armée ukrainienne a annoncé sur Telegram avoir abattu « 21 missiles de croisière de type X-101/X-555 sur un total de 23 ainsi que deux drones ».

De leur côté, les autorités installées par Moscou ont annoncé vendredi que 9 personnes avaient été tuées et 16 blessées dans des frappes des forces ukrainiennes sur Donetsk, la principale ville contrôlée par les Russes dans l’est de l’Ukraine.

Contre-offensive attendue

L’hiver dernier, la Russie avait tenté de plonger l’Ukraine dans le noir et le désarroi, pilonnant ses infrastructures énergétiques, une stratégie qui a toutefois échoué.

La perspective d’une prochaine offensive de l’armée ukrainienne, appuyée par de puissants équipements occidentaux, ferait entrer la guerre dans une nouvelle phase, après plus d’un an de conflit à haute intensité.

Depuis plusieurs mois, l’Ukraine affirme vouloir lancer un assaut décisif pour renverser le cours de l’invasion russe et libérer près de 20 % de son territoire occupé — dont la péninsule de Crimée.

Pour lui venir en aide, les pays membres de l’OTAN et leurs partenaires lui ont fourni 230 chars de combat et 1550 autres véhicules blindés, a annoncé jeudi le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.

Et le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, s’est félicité vendredi de l’arrivée dans son pays de canons Caesar en provenance du Danemark, sans toutefois en préciser le nombre. Copenhague avait toutefois promis en février dernier de livrer 19 de ces canons de fabrication française.

La Russie, quant à elle, a mobilisé des centaines de milliers de réservistes.

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