Biden effectue une visite surprise à Kiev

Le président américain, Joe Biden, a été chaleureusement accueilli par son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à son arrivée à Kiev.
Dimitar Dilkoff Agence France-Presse Le président américain, Joe Biden, a été chaleureusement accueilli par son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à son arrivée à Kiev.

Joe Biden a effectué une visite surprise à Kiev lundi, promettant de nouveaux armements et un soutien « indéfectible » à son allié ukrainien, avant de se rendre en Pologne, à quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe.

Le président américain, Joe Biden, est arrivé en train lundi soir à la gare de Przemyśl, dans le sud-est de la Pologne, en provenance d’Ukraine, avant de prendre un avion pour Varsovie. Il doit y rencontrer mardi les dirigeants polonais, qui sont parmi les principaux soutiens européens de Kiev, et prononcer un discours très attendu.

« Le président Biden et moi-même, nous avons parlé aujourd’hui de tout ce que nous devons faire afin de remporter ensemble cette année une victoire dans cette guerre lancée par la Russie », a déclaré dans son allocution quotidienne le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’issue de la visite.

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Par mesure de précaution, Washington avait averti Moscou « quelques heures avant » du départ du président américain pour sa première visite dans la capitale ukrainienne depuis le début le 24 février 2022 de l’invasion de l’Ukraine, selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.

Une fois arrivé, M. Biden a annoncé que son pays accroîtrait une fois encore l’aide qu’il apporte à l’Ukraine. « Je vais annoncer la livraison d’autres équipements essentiels, notamment de munitions d’artillerie, de systèmes antiblindage et de radars de surveillance aérienne », a-t-il assuré.

Des aides supplémentaires

Au cours d’un point de presse avec son homologue Volodymyr Zelensky, il a évoqué 500 millions de dollars d’assistance supplémentaire, dont les détails seront annoncés dans les jours à venir. « J’ai pensé qu’il était essentiel qu’il n’y ait aucun doute sur le soutien des États-Unis à l’Ukraine », a-t-il encore dit.

Kiev a un besoin crucial de munitions de longue portée et de chars pour s’opposer à une nouvelle offensive russe et pour reprendre les territoires occupés par Moscou dans l’est et le sud de son territoire.

M. Zelensky a salué les livraisons attendues de chars américains Abrams, annoncées il y a quelques semaines après de longues tergiversations, et insisté sur les besoins de son armée en munitions d’artillerie d’une portée supérieure à 100 kilomètres.

Le chef de l’État ukrainien a souligné avoir discuté avec M. Biden d’armements de longue portée — un sujet « très important », car l’Ukraine a besoin de ce genre de systèmes pour frapper les lignes d’approvisionnement russes. « Cette conversation [avec le président américain] nous rapproche de la victoire », a dit M. Zelensky.

Cette première visite à Kiev de M. Biden et la première d’un président américain en Ukraine depuis 2008 suit celles de nombre de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne et celle de M. Zelensky à Washington en décembre. Le chef de l’État ukrainien y a vu un « signe extrêmement important de soutien », relevant que les deux dirigeants voulaient discuter de « comment gagner [la guerre dès] cette année ». Selon lui, l’aide militaire américaine à l’Ukraine montre que la Russie « n’a aucune chance de gagner ».

Joe Biden a quant à lui répété que « la guerre de conquête » du président russe, Vladimir Poutine, était « en train d’échouer ». « Poutine a cru que l’Ukraine était faible et l’Occident divisé. Il a juste eu tout faux », a-t-il noté.

Les alertes antiaériennes ont par ailleurs retenti à un moment où le président américain était aux côtés de son homologue ukrainien. Ils se sont aussi recueillis devant un mémorial dédié aux soldats ukrainiens tués. Joe Biden a exprimé son admiration pour la résilience des Ukrainiens : « C’est plus qu’héroïque. »

Les Ukrainiens interrogés par l’Agence France-Presse lundi étaient ravis de la présence du président américain à Kiev.

Oksana Chylo, une chômeuse de 50 ans, a loué le « soutien américain total dans cette guerre ». « Cela signifie que les Américains sont clairement et irrévocablement passés de notre côté. » Lioubov, une retraitée de 66 ans, s’est pour sa part félicitée des nouvelles livraisons d’armes, qui serviront à ce que « les bombardements constants cessent ».

Un discours attendu de Poutine

De son côté, Vladimir Poutine doit prononcer mardi un grand discours annuel devant l’élite politique russe, un événement qui devrait être largement consacré à la guerre en Ukraine.

L’offensive russe déclenchée il y a presque un an, qui devait être éclair, s’est rapidement enlisée, et dès le printemps 2022, M. Poutine a dû renoncer à prendre Kiev, retirant ses forces du nord de l’Ukraine.

À la fin de l’été, face à une armée ukrainienne renforcée par une aide militaire occidentale très importante, les Russes ont dû abandonner le nord-est, puis la ville de Kherson, dans le sud, en novembre.

Depuis, le front est largement stable, même si les forces russes ont redoublé leurs efforts dans l’est de l’Ukraine, notamment en vue de prendre la ville de Bakhmout, aujourd’hui largement détruite.

Les militaires russes ont enregistré de lourdes pertes, même si celles-ci n’ont pas été reconnues officiellement, et Moscou présente désormais la guerre comme un conflit par procuration orchestré par l’Occident contre la Russie.



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