Ukraine: les forces russes «partiellement encerclées» à Lyman, dans l’Est

Les forces russes sont « partiellement encerclées » dans la ville de Lyman, important noeud ferroviaire dans l’Est de l’Ukraine, a reconnu vendredi un haut responsable séparatiste, le jour de l’annexion prévue par Moscou de quatre régions ukrainiennes.
« À l’heure actuelle, Lyman est partiellement encerclée. La route de Svatové est sous notre contrôle, mais sous le feu périodiquement », a indiqué sur Telegram Denis Pouchiline, à la tête du bastion séparatiste de Donetsk.
Il a reconnu que les villages de Iampil et Drobychevé, proches de Lyman, « ne sont pas sous le contrôle total » de Moscou, qualifiant la situation « d’inquiétante ».
« Nos gars se battent, nous reconstituons des réserves, nous devons tenir, mais l’ennemi a également lancé de sérieuses forces » dans la bataille, a poursuivi M. Pouchiline.
« C’est une nouvelle très désagréable, mais nous devons regarder la situation avec sobriété et tirer les conclusions de nos erreurs », a-t-il ajouté.
Une unité ukrainienne engagée dans cette bataille, la 66e brigade mécanisée, a de son côté annoncé sur Facebook avoir capturé le village de Chtchourové, cinq kilomètres au sud-ouest de Lyman.
Ces annonces interviennent alors que la Russie s’apprête vendredi à formaliser l’annexion de quatre régions ukrainiennes après de prétendus référendums dénoncés par l’Occident et organisés dans l’urgence face aux gains territoriaux des troupes de Kiev.
Au moins 25 morts dans une frappe dans la région de Zaporijjia
Au moins 25 personnes sont mortes vendredi dans une frappe ayant touché des voitures de civils dans la partie sous contrôle ukrainien de la région de Zaporijjia, partiellement occupée par les forces Russes.
Russes et Ukrainiens s’accusaient de ce bombardement non loin de la ville de Zaporijjia, à une quarantaine de kilomètres au nord de la ligne de contact russo-ukrainienne.
Les civils se rassemblaient à cet endroit pour obtenir la permission de se rendre en convoi dans la zone occupée.
Sur le site de l’explosion, une quinzaine de voitures aux vitres soufflées étaient visibles. Le projectile a frappé le parking d’un centre de transit pour déplacés, à une dizaine de mètres des véhicules, ont constaté les journalistes de l’AFP.
Au moins trois cadavres de femmes étaient visibles au sol.
« L’ennemi a lancé une attaque à la roquette contre un convoi humanitaire de civils, les gens faisaient la queue pour se rendre dans la zone temporairement occupée, aller à la rencontre de proches, recevoir de l’aide », a indiqué sur Telegram le gouverneur régional ukrainien, Oleksandre Staroukh.
« Brûlez en enfer maudits Russes », a-t-il lancé.
Selon le parquet ukrainien, au moins 25 personnes ont été tuées et 50 autres blessées.
Un représentant de l’occupation russe a lui accusé les forces ukrainiennes d’avoir tiré sur ces véhicules pour empêcher ces civils de rejoindre la zone occupée.
L’Ukraine « a frappé nos gens, qui faisaient la queue », a accusé sur Telegram un responsable de l’occupation régionale, Vladimir Rogov.
En outre, un responsable de l’administration d’occupation russe de la région voisine de Kherson a été tué dans la nuit de jeudi à vendredi dans une frappe ukrainienne, ont annoncé les autorités locales.
Alexeï Katerinitchev, premier adjoint au chef de l’administration de la région de Kherson, en charge de la sécurité, a été tué « dans une frappe précise » menée par les forces ukrainiennes à l’aide de deux missiles lancés par un système HIMARS sur son domicile, a indiqué un cadre de l’occupation russe, Kirill Stremooussov, cité par l’agence de presse russe TASS.
Ce responsable est issu du ministère russe des Situations d’urgence et avait travaillé avec les services de sécurité, le FSB, selon le-dit ministère.
Partiellement sous contrôle russe, Kherson et Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, sont deux des quatre régions que la Russie de Vladimir Poutine va annexer vendredi.