Un soldat russe condamné à la prison à vie pour le meurtre d’un civil

Un tribunal ukrainien a condamné lundi un soldat russe de 21 ans à la prison à vie pour le meurtre d’un civil ukrainien.
Cette peine a été prononcée lors du tout premier procès pour crimes de guerre tenu depuis l’invasion russe en Ukraine qui a débuté en février dernier. Le sergent Vadim Chichimarin avait été accusé d’avoir tiré dans la tête d’un civil ukrainien au début de la guerre. Il a plaidé coupable et a déclaré avoir tiré sur l’homme après en avoir reçu l’ordre.
Peu après, un diplomate russe auprès des Nations unies à Genève a déclaré avoir remis sa démission, s’insurgeant contre ce qu’il a appelé la guerre d’agression déclenchée par le président Vladimir Poutine en Ukraine.
Boris Bondarev, 41 ans, a expliqué qu’en 20 ans de carrière diplomatique, il a vu différents tournants de la politique étrangère russe, mais que jamais il n’a eu aussi honte de son pays que le 24 février de cette année, faisant allusion à la date de l’invasion russe.
La démission de Boris Bondarev équivaut à un rare aveu public de mécontentement au sujet de la guerre de la Russie en Ukraine parmi le corps diplomatique russe.
Les participants au Forum économique mondial, qui a débuté lundi matin à Davos, en Suisse, ont pu entendre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, appeler à des sanctions maximales contre la Russie lors d’un discours par vidéoconférence. À son avis, les sanctions doivent aller plus loin pour arrêter l’agression de la Russie et doivent inclure un embargo sur le pétrole, le blocage de toutes ses banques et la coupure complète du commerce avec la Russie. Il a dit que c’est un précédent qui fonctionnerait pour les décennies à venir.
Le président Zelensky a également fait pression pour le retrait complet des entreprises étrangères de Russie pour empêcher de soutenir sa guerre et a déclaré que l’Ukraine avait besoin d’au moins 5 milliards de dollars de financement par mois.
Il a aussi réclamé davantage d’armes pour son pays, regrettant que le soutien de la communauté internationale n’ait pas toujours été assez rapide. « Si nous avions reçu 100% de nos besoins en février, le résultat aurait été des dizaines de milliers de vies sauvées. C’est pourquoi l’Ukraine a besoin de toutes les armes que nous demandons, pas seulement celles qui ont été fournies », a-t-il dit.
Pour sa part, le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays s’est opposé à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, a appelé lundi la Suède à prendre des mesures concrètes qui atténueraient les problèmes de sécurité de la Turquie. La Turquie s’oppose à l’adhésion des deux États nordiques à l’Alliance, citant leur soutien présumé au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit et à d’autres groupes que la Turquie considère comme des terroristes.
Dans son discours, le président Erdogan n’a fait aucune référence à la Finlande. La Suède compte une importante communauté d’exilés kurdes.
Un gouverneur installé par la Russie dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré qu’à partir de lundi, la région deviendra officiellement une zone à deux monnaies, celles de la Russie et de l’Ukraine. Vladimir Saldo a également déclaré qu’un bureau d’une banque russe allait ouvrir dans la région.
Les forces russes ont pris le contrôle de la région de Kherson, limitrophe de la région de Donetsk à l’est et de la Crimée au sud, au début de la guerre et y ont installé une administration pro-Kremlin.
Entre-temps, un responsable de Marioupol a tiré lundi la sonnette d’alarme sur la menace croissante d’une épidémie dans la ville portuaire ravagée qui a été capturée par les Russes, soulignant les conditions insalubres aggravées par la météo.
Le conseiller du maire Petro Andryushchenko a déclaré sur Telegram que les égouts et les égouts pluviaux font que l’eau de pluie se répand dans la ville avec les ordures en décomposition et le lixiviat des cadavres. Il a ajouté que Marioupol a désespérément besoin d’une nouvelle vague d’évacuations.
Quant aux combattants ukrainiens de l’aciérie d’Azovstal à Marioupol qui ont été capturés par les forces russes, ils sont détenus dans la République populaire autoproclamée de Donetsk et y feront face à un tribunal international, selon ce qu’a affirmé Denis Pushilin, le chef de la région séparatiste soutenue par la Russie. Il a précisé que 2439 personnes d’Azovstal étaient en détention, dont certains citoyens étrangers, bien qu’il n’ait pas fourni de détails.
Des responsables militaires britanniques affirment pour leur part que les forces russes en Ukraine ont connu un taux de mortalité semblable à celui subi par l’Union soviétique (URSS) pendant sa guerre de neuf ans en Afghanistan. Le ministère britannique de la Défense a ajouté lundi que le taux élevé de pertes est dû à de mauvaises tactiques, à une couverture aérienne limitée, à un manque de flexibilité et à une approche de commandement qui renforce l’échec et répète les erreurs.