Une femme enceinte photographiée après le bombardement d’une maternité à Marioupol est décédée

Une des femmes enceintes prises en photo par l’Associated Press après le bombardement d’un hôpital pédiatrique et d’une maternité de Marioupol, en Ukraine, mercredi dernier, est décédée. L’image de cette future mère sur un brancard, le visage pâle et la main posée sur son ventre ensanglanté, avait fait le tour du monde.

Transportée vers un autre hôpital, la femme avait la hanche et le pelvis fracturés. Réalisant qu’elle était en train de perdre son enfant, elle aurait crié aux médecins : « Tuez-moi maintenant ! »

Né par césarienne, le bébé ne montrait aucun « signe de vie », a confié le chirurgien chargé de l’accouchement, Timur Marin. Trente minutes plus tard, les médecins n’ont pu que constater le décès de sa mère. Le mari et le père de la femme sont venus récupérer son corps avant que les médecins n’aient eu le temps de demander son nom.

Qualifié de « crime de guerre » par l’Union européenne, le bombardement de l’établissement médical a fait trois morts (dont un enfant) et dix-sept blessés, selon la mairie de Marioupol.

Cité portuaire stratégique située entre la Crimée et le Donbass, la ville est presque coupée du monde et est plongée dans une situation « quasi désespérée », puisqu’elle manque de vivres, d’eau, de gaz et d’électricité, estimait vendredi Médecins sans frontières. Dimanche, le Comité international de la Croix-Rouge a mis en garde contre un « scénario du pire », dénonçant une « souffrance humaine immense ».

Images symboles

 

Une autre victime du bombardement, Mariana Vishegirskaya, immortalisée en train de quitter la maternité en pyjama, le visage taché de sang, a quant à elle donné naissance vendredi à une petite fille appelée Veronika.


D’anciennes images du compte Instagram de la jeune influenceuse ukrainienne avaient été utilisées par les Russes pour nier l’événement. L’ambassade de Russie en Grèce avait notamment partagé sur Twitter les images des deux femmes enceintes, y accolant en rouge le mot « FAKE », avec, à côté, des photos de Mme Vishegirskaya sans signes de grossesse apparents. Plusieurs journalistes et médias, ici comme ailleurs dans le monde, ont signalé que rien ne prouvait les allégations de la Russie.

Avec l’Associated Press et l’Agence France-Presse



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