En photos | La place Maïdan dans l’oeil de Valérian Mazataud
Épicentre de la « Révolution de la dignité » en 2014, qui a vu le renversement du gouvernement du président Ianoukovitch, la place de l’Indépendance de Kiev, désormais connue à travers le monde sous le nom de Maïdan, continue de célébrer la mémoire de ses morts. Tous les 20 février, l’Ukraine se souvient d’eux à travers des cérémonies. Au jour le jour, les habitants de la ville continuent de célébrer leur sacrifice à travers de touchants mémoriaux improvisés dans la rue.
Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat-Le Devoir.

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Autrefois une des portes de Kiev, jusqu’à son saccage par les hordes mongoles au XIIIe siècle, puis « place de la révolution d’Octobre » sous le joug soviétique, c’est en 1991, après la chute de l’URSS, que l’endroit devient la « place de l’Indépendance », Maïdan Nézalejnosti en ukrainien. Plus tard, elle deviendra le symbole mondial de la Révolution orange de 2004 et d’Euromaïdan en 2014. Valérian Mazataud Le Devoir

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En son centre, juchée en haut d’une colonne de 63 mètres de haut, trône la déesse slave Berehynia, protectrice du foyer et de la terre nourricière et désormais nouveau symbole du nationalisme ukrainien. Valérian Mazataud Le Devoir

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À la suite de la chute du président Ianoukovitch en février 2014, et à la fin des manifestations en août 2014, les anciennes barricades et les boucliers improvisés par les manifestants sont devenus des lieux de recueillement spontané auxquels chacun est libre d’ajouter des éléments. Valérian Mazataud Le Devoir

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Plus émouvantes sont les simples affiches délavées collées aux arbres de l’avenue Instytutska, où des tireurs embusqués ont fait feu sur des manifestants à la fin février 2014. À gauche : Viktor Chmilenko, tué par balle le 20 février 2014 à l’âge de 61 ans. À droite : Yuriy Paskhalin, tué par balle le 19 février 2014 à l’âge de 30 ans. Valérian Mazataud Le Devoir

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Entre le 18 et le 23 février 2014, plusieurs tireurs embusqués dont l’origine et les motivations n’ont toujours pas été clairement déterminées ont ouvert le feu sur la foule, tuant 103 manifestants et 13 policiers, sur l’avenue Instytutska. Une portion de cette avenue a ensuite été renommée « L’allée des cent héros célestes ». Des stèles de pierre et des objets ayant appartenu aux manifestants, tels que de simples casques de chantier utilisés pour se protéger des bombes lacrymogènes et des pierres, commémorent les disparus. Valérian Mazataud Le Devoir

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Le temple œcuménique de l’archange Saint-Michel et des nouveaux martyrs ukrainiens de l’Église ukrainienne grecque catholique. D’abord une simple tente de prière sur Maïdan, le temple en bois a ensuite été construit en trois jours par les manifestants en mars 2014 et commémore depuis la mémoire des disparus. Valérian Mazataud Le Devoir

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Cérémonie du dimanche matin dans le temple. Valérian Mazataud Le Devoir

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Le 1er juillet 2014, le Parlement ukrainien a adopté une loi pour créer « L’ordre des cent héros célestes », remis à titre posthume aux morts de Maïdan. Valérian Mazataud Le Devoir

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De sobres stèles de pierre noires commémorent les « cent héros célestes » sur l’avenue Instytutska et face au temple de l’archange Saint-Michel. Valérian Mazataud Le Devoir

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Depuis novembre 2021, le roman graphique Dad, de l’auteur Oleksandr Komiakhov, occupe Maïdan. Le visiteur peut y naviguer au fil des pages reproduites en format géant et suivre l’histoire de la « Révolution de la dignité » de 2014. Valérian Mazataud Le Devoir

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Un musée et un lieu de recueillement permanent à la mémoire des victimes d’Euromaïdan devraient voir le jour. Valérian Mazataud Le Devoir