Cinq morts et deux blessés dans une attaque à l’arc en Norvège

Un homme armé d’un arc et de flèches a tué cinq personnes et en a blessé deux mercredi à Kongsberg, dans le sud-est de la Norvège, avant d’être arrêté par la police, qui n’a pas exclu une motivation terroriste.
« Je peux malheureusement confirmer qu’il y a cinq personnes mortes et deux qui sont blessées », a déclaré un responsable de la police locale, Øyvind Aas, lors d’un point de presse.
Les deux blessés ont été hospitalisés dans des unités de soins intensifs, mais, selon Øyvind Aas, rien n’indique que leur vie est en danger. L’un d’eux était un policier hors service qui se trouvait dans un supermarché, l’un des multiples endroits où l’attaque s’est produite.
Un suspect a été arrêté. « Selon les informations dont nous disposons maintenant, il n’y a qu’une personne impliquée dans ces actes », a ajouté le policier. Ses motivations sont encore inconnues à ce stade.
Selon la chaîne TV2, généralement bien informée, l’auteur présumé de l’attaque est un Norvégien converti à l’islam qui a des antécédents médicaux — ce que les autorités n’ont pas voulu confirmer. « Vu le déroulement des faits, il est naturel d’évaluer s’il s’agit d’une attaque terroriste », a indiqué Øyvind Aas.
« Le suspect n’a pas été entendu, et il est trop tôt pour se prononcer sur ses mobiles », a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs gardaient « toutes les possibilités ouvertes ». L’homme a été emmené au commissariat de la ville voisine de Drammen, après son arrestation en soirée.
Carquois sur l’épaule
Une femme, Hansine, qui a en partie assisté à l’attaque, a dit à TV2 avoir entendu du vacarme et vu une femme se mettre à l’abri ainsi qu’« un homme au coin de la rue avec des flèches dans un carquois sur l’épaule et un arc dans la main ».
« Après, j’ai vu des gens courir pour leur vie. L’un d’eux était une femme qui tenait un enfant par la main », a-t-elle raconté à la chaîne TV2.
Plusieurs médias ont diffusé des photos de flèches noires, de compétition semble-t-il, gisant au sol ou, pour l’une d’entre elles, solidement fichée dans un mur.
« Ces événements nous ébranlent », a déclaré la première ministre, Erna Solberg, dont c’est le dernier jour en fonction. Jeudi, elle cédera son poste au travailliste Jonas Gahr Støre, vainqueur des législatives du 13 septembre.
Historique d’attaques
Dans la petite ville d’environ 25 000 habitants située à environ 80 kilomètres à l’ouest d’Oslo, l’accès aux lieux de l’attaque restait bloqué, mercredi soir, par un cordon de police et des agents.
Les habitants ont été appelés à rester chez eux tandis que d’importantes forces de police et de multiples ambulances ont été déployées. Des hélicoptères ainsi qu’une équipe de démineurs ont aussi été envoyés sur place.
La Norvège, nation traditionnellement paisible, a déjà été la cible d’attaques d’extrême droite.
Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik a tué 77 personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant 8 morts, avant d’ouvrir le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utøya, faisant 69 autres victimes.
En août 2019, Philip Manshaus a tiré dans une mosquée des environs d’Oslo, avant d’être maîtrisé par des fidèles, sans faire de blessés graves.
Plusieurs projets d’attentats islamistes ont par ailleurs été déjoués.