La Russie accuse gouvernements et médias étrangers «d’ingérence»

Les députés russes ont annoncé lundi une réunion extraordinaire la semaine prochaine consacrée aux « ingérences » étrangères présumées en faveur du mouvement de protestation pour des élections libres à Moscou, après une série d’avertissements adressés à plusieurs pays et à YouTube. La Russie accuse des gouvernements et des médias étrangers de soutenir les manifestations de l’opposition qui dénoncent le rejet des candidatures d’opposants aux élections locales de septembre. Cité par l’agence de presse TASS, le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, a annoncé une « réunion extraordinaire le 19 août » pour discuter des « faits d’ingérence dans les affaires intérieures de notre pays ».
Dimanche, l’agence russe de surveillance des télécommunications Roskomnadzor a accusé le géant américain Google de faire de « la publicité des actions de masse non autorisées » sur sa filiale YouTube. « Différentes structures qui ont des chaînes sur YouTube » diffusent des informations sur les protestations non autorisées, a affirmé Roskomnadzor, accusant ces chaînes d’utiliser des « instruments publicitaires » pour « saper les élections ». L’agence russe a prévenu Google que, s’il ne faisait rien pour y mettre un terme, cela serait considéré comme une « ingérence dans les élections souveraines russes ».
Le dernier et le plus important rassemblement organisé pour réclamer des élections libres a réuni dimanche à Moscou jusqu’à 60 000 personnes. Des centaines de contestataires, parmi lesquels l’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, dont l’équipe a une chaîne sur YouTube et consacre des émissions en direct aux protestations, ont été arrêtés. La semaine dernière, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué successivement des diplomates allemand et américain pour leur reprocher des ingérences. Il dénonce des « appels directs à manifester » de la part de la chaîne allemande de télévision Deutsche Welle sur les réseaux sociaux et reproche à l’ambassade des États-Unis d’avoir publié sur son site Internet et son compte Twitter des informations concernant des manifestations. Ces messages intimaient notamment aux citoyens américains en Russie d’éviter la zone et comportaient un plan du trajet de la manifestation.