À Bruxelles et Londres, les attaques qualifiées de «terroristes»

À Londres, un homme armé d’un sabre a blessé des policiers vendredi soir, devant le palais de Buckingham.
Photo: Chris J Ratcliffe Agence France-Presse

À Londres, un homme armé d’un sabre a blessé des policiers vendredi soir, devant le palais de Buckingham.

Les autorités belges et britanniques enquêtaient samedi après deux attaques, qualifiées de « terroristes », à l’arme blanche et au « cri d’Allahou Akbar ! », contre des membres des forces de sécurité à Bruxelles et à Londres, dans un contexte de multiplication des attaques djihadistes en Europe.

Un Belge d’origine somalienne a agressé des soldats au couteau vendredi dans la capitale belge avant d’être abattu, tandis que dans la capitale britannique, un homme armé d’un sabre a blessé en soirée des policiers.

L’attaque en Belgique a été revendiquée samedi par le groupe djihadiste État islamique (EI) , dans un communiqué diffusé sur Telegram par son organe de propagande Amaq.

« L’assaillant de l’attaque de Bruxelles était l’un des soldats de l’État islamique », a indiqué le communiqué citant une « source de sécurité ». Il précise que « l’opération a été menée en réponse aux appels à cibler les États de la coalition » internationale antidjihadistes opérant en Syrie et en Irak, dont la Belgique fait partie.

L'attaque a rapidement été qualifiée de « terroriste » par les autorités et la police britannique a annoncé dans la nuit que l’assaillant arrêté devant le palais de Buckingham était détenu « dans le cadre de la législation antiterroriste ».

Celui-ci, un homme de 26 ans originaire de Luton, à 50 km au nord de Londres où des perquisitions sont en cours, a « crié à plusieurs reprises Allahou Akbar ! » (« Dieu est le plus grand ! » en arabe) et a tenté de se saisir d’un « sabre d’1m20 » posé sur le sol de la place passager de sa voiture, a annoncé samedi la police britannique.

Ces deux attaques sont survenues à la veille d’une grande manifestation pour la paix prévue pour samedi après-midi à Barcelone, une semaine après les attentats dans cette ville et à Cambrils, également en Catalogne, qui ont fait 15 morts et plus de 120 blessés les 17 et 18 août.

À Bruxelles, le parquet fédéral belge a dit avoir ouvert une enquête pour des « faits de tentative d’assassinat terroriste ». L’assaillant « s’est précipité dans le dos » de trois militaires « et les a frappés » avec un couteau, « criant ‘’Allahou Akbar’’!», ont raconté samedi matin les enquêteurs.

Menace terroriste à Bruxelles

L’un des militaires a alors riposté en ouvrant le feu. « L’homme a été touché à deux reprises et est décédé peu après, à l’hôpital, des suites de ses blessures », a expliqué le parquet, ajoutant que l’agresseur, outre son couteau, « était aussi en possession d’une arme à feu factice et de deux corans ».

L’assaillant, né en 1987, « est de nationalité belge, d’origine somalienne », a poursuivi cette même source, avant de préciser qu’il « est arrivé en Belgique en 2004 et a obtenu la nationalité belge en 2015 ».

Il n’était « pas connu pour des faits de terrorisme, mais bien pour un fait de coups et blessures en février 2017 ».

L’attaque a eu lieu peu après 20 h 00 à proximité de la Grand Place, l’une des zones où patrouillent des militaires armés, en raison de la menace terroriste en Belgique.

« J’ai entendu des cris et directement deux coups de feu », a déclaré à l’AFP Yohan (il n’a pas souhaité donner son nom de famille), qui se trouvait vendredi soir sur une terrasse proche du lieu de l’attaque.

Il a ajouté avoir vu, en s’approchant, « un militaire qui saignait à la main et un homme à terre » qui « portait la barbe et avait aussi une capuche ».

La Belgique a été la cible le 22 mars 2016 d’un double attentat perpétré par des kamikazes se réclamant du groupe État islamique (EI), qui a fait 32 morts et plus de 150 blessés, la pire attaque terroriste jamais commise dans ce pays.

Depuis, elle a été le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers.

 

Samedi, l’organe chargé en Belgique de l’évaluation de la menace terroriste, l’Ocam, a maintenu le niveau actuel à 3 sur une échelle de 4.

La Grande-Bretagne durement frappée

 

À Londres, la police a annoncé que le niveau de la menace restait à « grave », signifiant qu’un attentat est « très probable ».

L’auteur des faits, détenu dans le cadre du Terrorism Act 2000, la législation antiterroriste britannique, a stoppé sa voiture vers 20 h 35 heure locale près d’un véhicule de police, devant la résidence de la reine Elizabeth, où elle ne se trouvait pas.

Les policiers, non-armés, « ont remarqué un grand couteau dans sa voiture et sont allés l’arrêter », selon la police britannique. Trois d’entre eux ont été « légèrement blessés » et deux ont reçu des soins dans un hôpital, qu’ils ont pu quitter quelques heures plus tard.

« Nous pensons que l’homme a agi seul et nous ne cherchons pas d’autres suspects à ce stade », a déclaré le commandant Dean Haydon, à la tête de la direction du contre-terrorisme chargée de l’enquête.

Il a précisé qu’il « était normal que cela soit traité, pour l’heure, comme un acte terroriste ».

La Grande-Bretagne a été durement frappée par le terrorisme cette année, avec trois attentats revendiqués par le groupe État islamique depuis mars.

 

À Londres, des assaillants ont utilisé par deux fois un véhicule pour percuter des passants avant de les attaquer avec des couteaux, en mars (cinq morts) et en juin (huit morts). En mai, un homme s’est fait exploser avec une bombe artisanale à la sortie d’un concert à Manchester, faisant 22 morts.

D’autres attaques ou tentatives présumées ont eu récemment lieu ailleurs en Europe.

Des dizaines de milliers d’Espagnols et d’étrangers étaient attendus à Barcelone samedi pour une grande manifestation en réaction aux attentats djihadistes meurtriers des 17 et 18 août.

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