Simone Veil entrera au Panthéon

Le président Macron a ordonné la tenue d’obsèques officielles avec honneurs militaires pour l’ex-militante féministe.
Photo: Michel Euler Agence France-Presse Le président Macron a ordonné la tenue d’obsèques officielles avec honneurs militaires pour l’ex-militante féministe.

Paris — Simone Veil, figure éminente de la vie politique française, rescapée de la Shoah, reposera avec son époux au Panthéon, nécropole laïque des « grands hommes » français, a annoncé mercredi le président Emmanuel Macron lors d’un hommage national.

« J’ai décidé, en accord avec sa famille, que Simone Veil reposerait avec son époux au Panthéon » pour lui témoigner « l’immense remerciement du peuple français à l’un de ses enfants tant aimés », a déclaré le chef de l’État à l’issue d’une cérémonie en présence de dizaines de personnalités françaises et étrangères.

Symbole du combat pour l’émancipation féminine, porteuse contre vents et marées du projet de loi légalisant l’avortement en France en 1974, Simone Veil, décédée vendredi à l’âge de 89 ans, sera seulement la cinquième femme (contre 76 hommes) à être honorée dans ce « temple » de la République situé à Paris.

« Vous avez, madame, prodigué à notre vieille nation des dons qui l’ont faite meilleure et plus belle », a-t-il souligné devant son cercueil recouvert du drapeau tricolore.

« Vous avez jeté dans nos vies cette lumière qui était en vous et que rien ni personne n’a pu jamais vous ôter. Les Français l’ont su, l’ont compris. Votre grandeur fit la nôtre », a-t-il ajouté.

Quelques instants plus tard, le cercueil a quitté la cour des Invalides au son du Chant des Marais, celui des déportés, entonné par les choeurs de l’armée française en souvenir de l’internement de Simone Veil et de sa famille au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

L’éloge funèbre du chef de l’État avait été précédé de celui des deux fils de Simone Veil. « Ta détermination constituait la trame de l’armure qui t’a permis de survivre à l’enfer », a lancé l’avocat Jean Veil.

Son frère Pierre-François, également avocat, s’est souvenu pour sa part des « combats » de leur mère, première présidente élue du Parlement européen en 1979, et d’abord de celui pour la « réconciliation, pour une Europe de paix, de solidarité et de progrès partagé ».

« Cet hommage est ton ultime victoire sur les camps de la mort », a-t-il encore souligné.

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