L’épouse de François Fillon inculpée

Pénélope Fillon est soupçonnée d’avoir bénéficié, avec deux de ses enfants, d’emplois fictifs à l’Assemblée nationale dans une période s’étalant de 1986 à 2013. 
Photo: Lionel Bonaventure Agence France-Presse Pénélope Fillon est soupçonnée d’avoir bénéficié, avec deux de ses enfants, d’emplois fictifs à l’Assemblée nationale dans une période s’étalant de 1986 à 2013. 

Paris — Pénélope Fillon, l’épouse du candidat de la droite à la présidentielle française, François Fillon, a été inculpée à son tour mardi dans un scandale sur de possibles emplois fictifs qui empoisonne ce scrutin prévu dans moins d’un mois.

Pénélope Fillon a été inculpée pour « complicité et recel de détournement de fonds publics », « complicité et recel d’abus de biens sociaux » et « recel d’escroquerie aggravée », selon une source judiciaire.

Pénélope Fillon, une Franco-Galloise de 61 ans, a été entendue pendant plusieurs heures par les magistrats financiers, a indiqué une source proche de l’enquête, sans plus de précisions.

Elle est soupçonnée d’avoir bénéficié, avec deux de ses enfants, d’emplois fictifs à l’Assemblée nationale dans une période s’étalant de 1986 à 2013, notamment pour assister son mari, rémunérée par de l’argent public.

François Fillon, lui, avait été mis en examen (inculpé) le 14 mars, notamment pour détournement de fonds publics. Une première pour un candidat majeur à la présidentielle française.

L’enquête a été élargie à des soupçons de trafic d’influence, après des révélations sur des costumes de luxe offerts par un ami, mais aussi à des soupçons d’escroquerie aggravée et de faux.

Le délit d’escroquerie aggravée vise des documents saisis à l’Assemblée nationale, notamment une fiche de renseignements sur laquelle l’épouse du candidat a déclaré en juillet 2012 un travail mensuel de 14 heures à un magazine, La Revue des deux mondes, propriété d’un richissime homme d’affaires ami de son mari, d’après ces sources.

Les enquêteurs se demandent si ce nombre d’heures aurait été minimisé pour respecter la limite légale du temps de travail cumulé alors qu’elle était à la même époque, entre juillet 2012 et novembre 2013, employée à l’Assemblée nationale. Entre 1986 et 2013, par période, l’épouse discrète a perçu 680 380 euros nets, soit environ 3600 euros mensuels en moyenne, comme assistante à l’Assemblée nationale de son mari ou de son ancien suppléant, Marc Joulaud, inculpé lui-même vendredi pour détournement de fonds publics.

À la Revue des deux mondes, Pénélope Fillon a touché un salaire de 5000 euros bruts, entre mai 2012 et décembre 2013, cumulant avec un contrat d’assistante parlementaire à partir de juillet 2012, lorsque son mari est redevenu député.

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