Abdeslam change de prison
Bruxelles — Salah Abdeslam, suspect des attaques de Paris du 13 novembre, et Mohamed Abrini, suspecté d’être impliqué à la fois dans ces attentats et dans ceux de Bruxelles, ont tous deux changé de lieu de détention en Belgique lundi, a-t-on appris auprès de l’administration pénitentiaire belge.
Arrêté le 18 mars à Bruxelles après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam, qui était détenu à la prison de Bruges, « est maintenant à Beveren [nord de la Belgique] dans une cellule de haute sécurité », a indiqué une porte-parole de l’administration pénitentiaire belge, Kathleen Van De Vijver. Quant à son ami d’enfance Mohamed Abrini, qui était détenu dans une prison de la commune bruxelloise de Forest, il est désormais « à la section haute sécurité à Bruges », qui héberge aussi Mehdi Nemmouche, l’auteur de l’attaque contre le Musée juif de Belgique à Bruxelles en mai 2014 (4 morts).
Ces deux transferts, effectués lundi, s’inscrivent « dans le cadre de notre plan de dispersion », a indiqué la porte-parole, sans donner plus de détails.
La Belgique a donné son feu vert pour la remise à la justice française d’Abdeslam, seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre, mais la justice belge souhaite encore l’entendre au moins dans l’enquête sur une fusillade survenue à Bruxelles trois jours avant son arrestation.
Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain de 31 ans, a pour sa part reconnu après son arrestation le 9 avril être le troisième homme qui accompagnait les deux kamikazes qui se sont fait exploser le 22 mars à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem. Déjà inculpé dans le dossier des attentats de Paris, il l’a également été pour assassinats terroristes en Belgique.
Abrini avait été filmé en compagnie de Salah Abdeslam, l’avant-veille des attentats de Paris, dans une station-service de l’Oise (nord de Paris). Les deux hommes circulaient dans une voiture utilisée ensuite pour convoyer des membres des commandos.
Sur les lieux des attentats
La commission d’enquête sur les attentats terroristes du Parlement belge se rendra à la station de métro Maelbeek et à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem vendredi, un mois jour pour jour après les attaques qui y ont fait 32 morts, ont décidé lundi ses membres lors de leur première réunion.
Cette commission doit faire la lumière, d’ici à fin décembre, sur les attentats du 22 mars à Bruxelles, mais aussi sur les ramifications entre la Belgique et la France dans les attaques de Paris de novembre 2015, sur la tuerie du Musée juif de Belgique (4 morts à Bruxelles en mai 2014), sur l’attaque ratée d’août 2015 dans un train Thalys Amsterdam-Paris ou encore sur la cellule jihadiste démantelée à Verviers (est) en janvier 2015.
Les 25 députés commissaires, issus des principaux partis de la majorité et de l’opposition, devront en outre analyser les raisons de la montée du radicalisme islamiste en Belgique et des éventuelles défaillances des autorités pour l’endiguer.
Dans un geste symbolique, les membres de la commission, qui disposent des mêmes pouvoirs qu’un juge d’instruction, se rendront à la station Maelbeek, où un kamikaze s’est fait exploser le 22 mars. Ils se rendront ensuite à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, selon le porte-parole du président de la commission, le libéral flamand Patrick Dewael.
Les commissaires, qui seront assistés de quatre experts, se réuniront le mercredi, ainsi que le lundi ou le vendredi après-midi. Ils devront proposer des recommandations, mais veiller à ne pas empiéter sur le travail de la justice.