Des attaques ébranlent la France

Un automobiliste, probablement déséquilibré, a foncé dimanche sur des passants au cri d’« Allahou Akbar », blessant onze personnes à Dijon, au lendemain d’une attaque contre des policiers également au cri de « Dieu est le plus grand » en arabe.

Le conducteur de la voiture a été interpellé au terme d’une course-poursuite. Deux des blessés le sont grièvement, selon des sources policières.

Le premier ministre français, Manuel Valls, a aussitôt réagi en exprimant sur son compte Twitter sa « solidarité » à l’égard des blessés, alors que le premier incident survenu samedi avait suscité une grande émotion dans le pays, la France ayant été désignée comme cible par le groupe djihadiste État islamique pour des attaques contre les « infidèles ».

Vers 20 heures locales dimanche, dans le centre-ville de Dijon, l’homme a foncé à cinq endroits différents sur des passants, au volant d’une voiture. La scène a duré au total près d’une demi-heure. « Neuf personnes ont été légèrement blessées et deux autres sérieusement, mais leur pronostic vital ne semble pas engagé », a expliqué une des sources policières.

« Allahou Akbar »

Selon les témoignages recueillis par la police, « l’homme a crié “Allahou Akbar” et a dit avoir agi pour les enfants de Palestine ». Des témoins ont décrit un homme portant une djellaba, selon une source policière.

« L’homme, né en 1974, présente le profil d’un déséquilibré et serait suivi en hôpital psychiatrique », a cependant déclaré à l’AFP une source policière, estimant que, « pour l’heure, ses revendications semblent encore floues ». L’homme est aussi connu de la police pour des faits de droit commun remontant aux années 1990, selon des sources policières.

Samedi après-midi c’est au même cri d’« Allahou Akbar » qu’un jeune d’une vingtaine d’années a attaqué au couteau des policiers du commissariat de Joué-lès-Tours (centre-ouest), blessant trois d’entre eux avant d’être abattu par les forces de l’ordre.

Ce Français né au Burundi et converti à l’islam, Bertrand Nzohabonayo, « n’était pas connu autrement que pour des faits de délinquance », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, tandis que son frère était fiché pour ses positions radicales et pour avoir, un temps, envisagé de partir en Syrie. Il avait néanmoins « manifesté sa radicalisation » il y a quelques jours, en affichant sur son compte Facebook « un drapeau » du groupe État islamique actif en Syrie et en Irak, selon M. Cazeneuve.

L’EI encourage les candidats au djihad à lancer des attaques contre les « infidèles », militaires, policiers ou même civils. Ces appels sont régulièrement relayés par des vidéos de propagande sur des sites djihadistes, la dernière ayant été diffusée cette semaine.

La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête sur l’attaque du commissariat, qui s’oriente vers l’islamisme radical.

S’exprimant dimanche soir sur la chaîne de télévision TF1, le ministre de l’Intérieur a estimé que l’agresseur de Joué-lès-Tours, qui avait choisi le prénom de Bilâl depuis sa conversion, semblait « à la fois très mystérieux et très déstabilisé, peut-être aussi par des circonstances familiales ». « L’enquête révélera quel était son état psychologique », a souligné le ministre.

Dans un communiqué, l’Union des mosquées de France (UMF) a condamné cette agression. Elle a appelé « les jeunes Français à ne pas se tromper d’ennemi et de combat ».

Depuis l’été 2013, cinq « projets d’actions terroristes » djihadistes ont été déjoués en France, selon le gouvernement. Alors que plus de 1200 Français ou personnes résidant en France sont impliqués dans les filières djihadistes vers la Syrie ou l’Irak, un chiffre qui « a doublé depuis le début de l’année », les autorités craignent notamment que certains, à leur retour, ne déclenchent des opérations.

L’homme a crié “Allahou Akbar” et a dit avoir agi pour les enfants de Palestine.

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