Boues rouges - Feu vert à la réouverture de l'usine de Kolontar

Une fissure dans le mur nord du réservoir près de l’aluminerie de Kolontar.
Photo: Agence Reuters Sandor H. Szabo Une fissure dans le mur nord du réservoir près de l’aluminerie de Kolontar.

Budapest — L'usine d'aluminium à l'origine d'une coulée de boues toxiques en Hongrie pourra reprendre ses activités aujourd'hui ou demain, mais restera au moins deux ans sous contrôle de l'État, a annoncé hier le responsable de la lutte contre les catastrophes, GyJorgy Bakondi.


Un blessé grave a succombé hier à ses blessures, ce qui porte le bilan à neuf morts et plus de 120 blessés.

Le mouvement écologiste Greenpeace affirme que les poussières dégagées dans l'atmosphère par les boues rouges sont potentiellement nocives. Le gouvernement dit qu'elles ne présentent aucun danger.

«Nous avons donné l'autorisation préliminaire à la relance de la centrale électrique» qui alimente l'usine d'aluminium, a déclaré György Bakondi.

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, s'est rendu sur place hier. Il a imputé à une «négligence humaine» la responsabilité de cet accident industriel à l'usine de production MAL Zrt, dont la police a bouclé le site mardi et pris le contrôle des avoirs et des systèmes informatiques de sécurité dans tout le pays.

Les propriétaires de l'usine de leur côté disent que l'accident est dû à des causes naturelles.

Au village de Kolontar, proche du réservoir à ciel ouvert à l'origine de l'accident, les secouristes terminent la construction d'un barrage de 600 mètres de long destiné à éviter une nouveau déversement de déchets toxiques.

Bakondi a dit qu'il serait achevé d'ici demain et que les habitants pourraient regagner leur domicile ce week-end.

Un tribunal a décidé hier la remise en liberté du patron de MAL, Zoltan Bakonyi, un des principaux employeurs de la région soupçonné de n'avoir pas anticipé ce scénario catastrophe. Il était en garde à vue depuis lundi.

Lajos Tolnay, un autre responsable de MAL Zrt, a assuré que le groupe coopérerait avec les enquêteurs pour établir les raisons du drame. Dans une interview au magazine Figyelo à paraître aujourd'hui, il parle de «causes naturelles».

«La compagnie doit payer si elle est coupable d'avoir provoqué des dégâts. Mais nous ne pensons pas être responsables parce que, selon nous, c'est une succession d'événements naturels, une force extérieure contre laquelle on ne pouvait rien qui sont à l'origine de cette catastrophe», dit-il.

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