Retraites des Français - Sarkozy lâche du lest, mais la grogne syndicale ne faiblit pas

Paris — Nicolas Sarkozy lâche du lest sur les retraites, mais les syndicats restent fermes sur la mobilisation du 12 octobre. Le chef de l'État a décidé hier de maintenir à 65 ans l'âge de départ à taux plein pour les parents de plus de trois enfants nés avant 1956.

En outre, la retraite sans décote restera fixée à 65 ans, de manière pérenne, pour les parents d'enfants handicapés, a indiqué l'Élysée.

Cette décision est hautement symbolique, au lendemain de l'annonce par de nombreux syndicats du dépôt de préavis de grève reconductible, notamment dans les domaines du transport et de l'énergie, à compter du 12 octobre.

Le chef de l'État tente ainsi d'allumer un contre-feu, face aux critiques contre le texte entré mardi en examen au Sénat. Le thème de la retraite des femmes est l'un des principaux chevaux de bataille des syndicats et des partis de gauche depuis la présentation de la réforme par le gouvernement.

Le sujet a fait débat au sein même de la majorité: le président du groupe UMP au Sénat Gérard Larcher a ainsi proposé à plusieurs reprises de «bloquer» l'âge du taux plein à 65 ans pour les «mères de trois enfants et plus».

L'amendement gouvernemental ne concerne finalement que les parents de trois enfants nés avant 1956, qui se sont arrêtés «au moins un an dans les trois ans suivant la naissance d'un de leurs enfants», soit environ 130 000 personnes (pour l'essentiel des mères de famille), selon l'évaluation du gouvernement.

Le ministre du Travail Éric Woerth a assuré hier ne pas agir «sous la pression». «Qu'il y ait l'expression d'inquiétudes, c'est toujours bien légitime», a-t-il admis dans le journal de 13h de France-2, tout en restant ferme sur les bornes d'âge de 62 et 67 ans.

Le président du groupe socialiste au Sénat, Jean-Pierre Bel, a dénoncé «les tentatives du gouvernement pour tromper les Français au sujet de leur retraite».

Côté syndical, l'annonce n'a pas fait fléchir les appels à la mobilisation pour le 12 octobre.

Dans un communiqué, la CFDT qualifie l'amendement déposé pour les parents de trois enfants de «pas en avant», mais qui «ne modifie pas l'équilibre global de la réforme qui reste très insatisfaisant».

Le syndicat FSU de la protection judiciaire de la jeunesse a appelé hier à la grève reconductible à compter du 12 octobre, tout comme le syndicat Sud-PTT de la Poste et de France Télécom.

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