Le chef de la délégation générale du Québec à Paris quitte ses fonctions

Paris — Un changement de garde se prépare à la délégation générale du Québec à Paris. L'actuel délégué général, Wilfrid-Guy Licari, a lui-même confirmé hier qu'il quitterait ses fonctions cet automne, après les avoir occupées pendant cinq ans. On ignore encore qui le remplacera, mais le premier ministre Jean Charest ne devrait plus tarder à faire connaître son successeur.

«Après cinq ans de mandat, quarante-deux de vie diplomatique, j'ai décidé de passer le relais, en accord avec le premier ministre», a indiqué M. Licari à La Presse canadienne.

Pour des raisons évidentes, la délégation générale du Québec à Paris, qui jouit pratiquement d'un statut d'ambassade, est le poste le plus prestigieux et le plus important de la diplomatie québécoise.

Diplomate fédéral de carrière (il a notamment été ambassadeur du Canada en Tunisie et auprès du Saint-Siège à Rome), Wilfrid-Guy Licari est arrivé dans la capitale française au début de 2006. Sa nomination par Jean Charest avait été vivement contestée par les souverainistes, Louise Beaudoin estimant notamment qu'on ne pouvait pas avoir «baigné pendant 30 ans dans la paranoïa fédérale pour ensuite mener le combat quotidien qui consiste à assurer la présence du Québec en France».

Cinq ans plus tard, M. Licari estime avoir «bien accompli» sa mission, en «gardant le cap sur la défense des intérêts du Québec.»

Pendant son mandat, il aura tout de même vu le président Sarkozy rompre avec la doctrine française de la «non-ingérence, non-indifférence» au sujet de la question québécoise. Il assure qu'il est intervenu «très rapidement auprès de l'Élysée, pour qu'on trouve un nouveau qualificatif pour la relation avec le Québec, comme celui de frère», une expression lancée par l'ancien premier ministre Alain Juppé.

Quoi qu'il en soit, «les relations franco-québécoises ont connu ces dernières années un essor qualitatif et quantitatif», se félicite M. Licari, en rappelant que le premier ministre Charest a effectué huit voyages en France sous son mandat. «Nous avons géré en plus une vingtaine de visites ministérielles par année», ajoute-t-il, évoquant de grands dossiers, comme l'accord de reconnaissance mutuelle des compétences, le projet d'un nouveau partenariat économique entre l'Europe et le Canada et les célébrations du 400e.

Pendant ses cinq années à Paris, Wilfrid-Guy Licari était aussi le représentant personnel du premier ministre auprès de la Francophonie. Il quittera la délégation au mois d'octobre.

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