Grèce - Nouvelles manifestations à Athènes

Athènes — Quelque 2000 personnes, militants de gauche, étudiants et lycéens ont manifesté hier à Athènes où des coups de feu avaient été tirés quelques heures auparavant sur un fourgon des forces antiémeutes, sans faire de blessé.
Les manifestations se sont multipliées en Grèce après la mort le 6 décembre d'un adolescent tué par un policier à Athènes et la mobilisation des jeunes a rapidement pris une tournure sociale.En début de rassemblement, devant l'Université d'Athènes, une dizaine de jeunes ont renversé et détruit un véhicule de la police, qui se trouvait à proximité. Les policiers présents à bord ont réussi à fuir sans être blessés. Les manifestants s'étaient regroupés derrière une banderole signée par les jeunes qui occupent l'École polytechnique d'Athènes et proclamant «À bas le gouvernement des assassins».
Le cortège s'est ensuite dirigé vers Parlement, sur la place centrale de Syntagma, théâtre des manifestations qui ont suivi ces dernières semaines la mort d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans. Parallèlement, un autre groupe d'étudiants a manifesté devant le ministère de l'Éducation, dans ce qui devrait être le dernier rassemblement avant les fêtes de Noël. La coordination des lycéens devrait en effet décidé début janvier de la suite du mouvement. Selon la coordination, plus de 700 établissements scolaires et plusieurs universités sont occupés depuis la mort du jeune Alexis. Le ministère de l'Éducation ne fait état lui que d'une centaine de lycées occupés.
Hier matin des coups de feu avaient été tirés sur un fourgon des forces antiémeutes dans le quartier athénien de Goudi, sans faire de blessés. Un pneu du véhicule a été crevé, mais aucun des 23 policiers présents à bord n'a été blessé. L'attaque n'a pas été revendiquée, a précisé la police qui a indiqué que deux douilles provenant d'une arme à feu de calibre 7,62 avaient été repérées près du fourgon cette source. L'enquête a été confiée à la brigade anti-terroriste.
La mort d'Alexis Grigoropoulos a déclenché une série de violences et de manifestations sans précédent depuis le retour de la démocratie à Athènes et dans plusieurs villes du pays.
Les attaques au cocktail Molotov contre des banques, des établissements publics et surtout contre la police, déjà fréquentes avant la mort de l'adolescent, se sont depuis multipliées. Elles sont imputées par la police à l'extrême gauche ou à la mouvance anarchiste.
Mais cette mobilisation de la jeunesse a vite pris une tournure sociale. Les syndicats et partis de l'opposition de gauche ont fortement critiqué le gouvernement de droite, déjà empêtré dans des scandales de corruption, pour la mauvaise gestion de «la crise» mais aussi pour la politique «d'austérité».