Les donateurs promettent 1,2 milliard au Kosovo

Bruxelles — Cinq mois après la proclamation de l'indépendance du Kosovo, la communauté internationale a promis hier 1,2 milliard d'euros au Kosovo pour relancer son économie à bout de souffle, en insistant toutefois sur la nécessité de lutter contre la corruption.

Ces promesses ont été faites lors d'une conférence des donateurs organisée à Bruxelles, qui doit «améliorer les conditions de vie de toute la population du Kosovo, quelle que soit son origine ethnique ou sa religion», a déclaré le commissaire européen à l'Élargissement, Olli Rehn. Il espérait récolter un milliard d'euros et a annoncé une aide de 500 millions d'euros de la Commission jusqu'à 2010.

Même si 300 millions d'euros étaient déjà prévus, c'est l'un des dons les plus importants, avec celui des États-Unis (250 millions).

L'Allemagne a été le plus gros donateur des pays de l'UE (100 millions), devançant largement les autres grands États membres comme la Grande-Bretagne (29), l'Italie (13) ou la France (2,3), selon une source européenne.

L'Espagne, comme les six autres États de l'UE qui n'ont pas reconnu le Kosovo, n'a rien promis,

mais ne s'est pas opposée non plus au don du budget communautaire.

«Le succès de cette conférence marque le début d'un nouveau chapitre pour le Kosovo», qui a proclamé son indépendance le 17 février, une initiative résolument contestée par la Serbie et la Russie notamment, s'est réjoui le premier ministre kosovar, Hashim Thaçi.

Ces fonds financeront un programme de développement de cinq milliards d'euros sur trois ans (2009-11) élaboré et en grande partie financé par le Kosovo lui-même. Un apport de 1,4 milliard d'euros de l'extérieur est nécessaire.

Les donateurs internationaux sont toutefois «inquiets» de la façon dont le Kosovo pourra gérer les sommes gigantesques, a souligné Olli Rehn, alors que la région des Balkans est connue pour ses problèmes de corruption.

Le Kosovo est une des régions les plus pauvres d'Europe, avec un revenu annuel par tête estimé à 1774 euros et un taux de chômage de 40 %. Selon un rapport de la Banque mondiale, environ 37 % de la population, qui compte quelque 2 millions d'habitants, vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 1,5 euro par jour.

Depuis qu'une campagne de bombardements de l'OTAN a mis fin à la guerre de 1998-99 entre les forces serbes et les indépendantistes albanais du Kosovo, les dons ont déjà représenté 3,5 milliards d'euros, selon M. Rehn.

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