OTAN - La Grèce bloque l'entrée de la Macédoine

Bruxelles — La Grèce a maintenu hier son veto à l'entrée éventuelle de la Macédoine au sein de l'OTAN et continuera à le faire tant que son différend vieux de 17 ans avec l'ex-république yougoslave, qui porte sur son nom, n'aura pas été réglé.

«La Grèce soutient la candidature de l'Albanie et de la Croatie» à l'Alliance, mais «en ce qui concerne l'ancienne république yougoslave de Macédoine, malheureusement, la politique irrédentiste et nationaliste de ce pays ne nous permet pas d'avoir la même position», a déclaré la ministre grecque des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis.

Tant que la Macédoine aura cette attitude, «cela constituera un obstacle à son ambition d'appartenir à la communauté euro-atlantique», a-t-elle ajouté.

La ministre s'exprimait à l'issue d'une réunion avec ses collègues de l'OTAN largement consacrée à l'élargissement de l'alliance à ces deux pays et à la Macédoine, en préparation du sommet de l'alliance prévu du 2 au 4 avril à Bucarest et qui doit notamment trancher sur ce point.

«Personne n'aime les veto», a insisté Mme Bakoyannis, affirmant que d'ici à Bucarest, «la Grèce continuera de travailler dans un esprit constructif à une solution mutuellement acceptable», en «espérant sincèrement qu'il est encore temps d'y arriver, avec l'aide des Nations unies».

Selon les diplomates de l'OTAN, les trois pays balkaniques qui sont candidats, y compris la Macédoine, ont répondu aux critères techniques exigés des candidats pour être pris en considération.

Mais la Grèce, qui bloque depuis 1991 la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom, disant estimer qu'il fait partie de son patrimoine historique national, entend se servir du levier de l'OTAN pour obtenir satisfaction.

La Macédoine a été admise en 1993 à l'ONU sous le nom provisoire d'ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM).

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