«À trois, nous sommes plus forts», affirme Joe Biden au sommet des «trois amigos»

Rencontre entre Justin Trudeau et Joe Biden au Sommet des Amériques de juin 2022
Evan Vucci Archives Associated Press Rencontre entre Justin Trudeau et Joe Biden au Sommet des Amériques de juin 2022

« Nous sommes plus forts et meilleurs quand nous travaillons ensemble, tous les trois » : le président américain, Joe Biden, s’est attaché à resserrer les liens avec le Mexique et le Canada mardi lors d’un sommet de l’Amérique du Nord à Mexico.

« Je suis reconnaissant de vous avoir tous les deux comme partenaires et, ajouterais-je même, comme amis », a-t-il déclaré aux côtés de son homologue mexicain, Andrés Manuel López Obrador, et du premier ministre canadien, Justin Trudeau.

Le but du sommet ? L’Amérique du Nord doit rester « la région économique la plus compétitive, prospère et résiliente du monde », selon le démocrate, dont les subventions à l’économie américaine inquiètent l’Union européenne.

Le président mexicain a annoncé le lancement d’un « comité mixte » pour « la substitution des importations en Amérique du Nord » qui viendra « renforcer nos relations économiques et commerciales ».

L’intégration régionale réduit « notre dépendance » à « d’autres parties du monde dont nous ne partageons pas nécessairement les valeurs », avait indiqué le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, avant le sommet.

Photo: Andrew Harnik Associated Press Le président Joe Biden, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador et le premier ministre canadien Justin Trudeau mardi au Palais national de Mexico

Le chef de la Maison-Blanche veut également faire du continent nord-américain « un moteur dans la production d’énergie propre ».

Très consensuel devant la presse, il n’est pas revenu sur les griefs des États-Unis contre le Mexique, qui prétend renforcer la part de l’État dans la production d’énergie, au détriment des investissements privés américains, d’après Washington.

Justin Trudeau, chantre du libre-échange

Aux côtés de son hôte mexicain, Joe Biden a mentionné l’afflux record — historique, d’après lui — de migrants qui traversent le Mexique vers les États-Unis, un sujet de tensions entre les deux pays.

Il a remercié le président López Obrador de « recevoir au Mexique » les migrants qui ne peuvent pas entrer aux États-Unis.

Autre grand sujet américano-mexicain : le fentanyl, drogue de synthèse qui provoque des milliers de surdoses aux États-Unis et contre laquelle le président américain a promis d’approfondir la lutte.

Le libéral Justin Trudeau a défendu l’accord de libre-échange entre les trois pays, entré en vigueur en 1994 (et remanié en 2021).

« Cet accord a fait croître nos économies, il a créé des millions de bons emplois. Le libre-échange a attiré sur notre continent des investisseurs de partout dans le monde », a déclaré le premier ministre canadien, passant de l’anglais au français.

Le président américain fera d’ailleurs sa première visite officielle au Canada en mars, a confirmé mardi le cabinet de Justin Trudeau.

Il est coutume pour un président américain de faire une visite au Canada peu de temps après son entrée à la Maison-Blanche, mais le président Biden, entré en fonction il y a deux ans, a dû reporter ce voyage officiel, notamment en raison de la COVID-19.

Je suis reconnaissant de vous avoir tous les deux comme partenaires et, ajouterais-je même, comme amis

 

Plutôt de gauche et de tendance nationaliste, le président mexicain a salué « une nouvelle relation de coopération laissant derrière elle l’interventionnisme hégémonique ».

Lundi, Andrés Manuel López Obrador avait demandé à Washington d’en finir avec le « dédain envers l’Amérique latine et les Caraïbes » : « Président Biden, vous avez la clé pour ouvrir et améliorer substantiellement les relations entre tous les pays du continent américain. »

Avant de s’adresser au président américain, M. López Obrador a qualifié Justin Trudeau « de grand allié de Mexico » et l’a remercié pour la mise en place de visas provisoires qui ont permis, selon lui, l’accueil de « 25 000 Mexicains » au Canada.

« C’est un chemin à suivre. C’est la migration ordonnée », a souligné M. López Obrador, faisant comme une critique en creux de la politique migratoire de Joe Biden.

Le président mexicain a tout de même remercié le président Biden, parce que les Mexicains qui vivent et travaillent aux États-Unis « ne sont pas harcelés et ne subissent plus de descentes policières, comme cela se passait, hélas, en d’autres temps ».

« Vous êtes le premier président des États-Unis depuis longtemps qui n’a pas construit un seul mètre de mur » à la frontière entre les deux pays, a-t-il souligné. « Je vous en remercie, même si cela ne plaît pas aux conservateurs. »

Le Mexique a applaudi les nouvelles mesures migratoires annoncées le 5 janvier par M. Biden, qui permettront à un maximum de 30 000 personnes originaires de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua ou du Venezuela de migrer aux États-Unis chaque mois.

Avec La Presse canadienne

Biden dit ignorer le contenu des documents secrets retrouvés dans un ancien bureau

Joe Biden a dit ignorer le contenu des documents confidentiels datant de sa vice-présidence sous Barack Obama retrouvés dans l’un des bureaux qu’il a utilisés comme lieu de travail. « On m’a prévenu de cette découverte », a déclaré mardi le président américain à la presse.

Un « petit nombre de documents » ont été retrouvés dans un « placard fermé à clé » du cercle de réflexion Penn Biden Center, avait précisé la veille son conseiller juridique Richard Sauber.

« Quand est-ce que le FBI va perquisitionner dans les nombreuses résidences de Joe Biden ? » a déclaré Donald Trump par voie de communiqué. On se souviendra que le FBI a mené en août dernier une spectaculaire perquisition dans la résidence floridienne de ce dernier.

Agence France-Presse


À voir en vidéo