Un candidat républicain s’attaque à des « démocrates du KKK » dans une vidéo

La vidéo promotionnelle virale du candidat Jerone Davison suscite bien des réactions.
Photo: Capture d'écran La vidéo promotionnelle virale du candidat Jerone Davison suscite bien des réactions.

Vêtu d’un complet-cravate et armé d’un fusil AR-15, le politicien s’élance vers un groupe de « démocrates » vêtus d’habits du Ku Klux Klan : non, il ne s’agit pas d’un mauvais film d’action, mais bien d’une publicité de Jerone Davison, candidat républicain au Congrès des États-Unis.

L’ancien quart-arrière dans la Ligue nationale de football, désormais pasteur, lorgne le poste de représentant du quatrième district de l’Arizona. Et il s’est fait grandement remarquer sur les réseaux sociaux avec cette vidéo promotionnelle pour le moins singulière.

Celle-ci cumule plus de quatre millions de vues et 12 000 partages sur Twitter. Elle est chapeautée de la phrase « Make Rifles Great Again » (« Rendons leur gloire aux fusils ») — une adaptation du slogan de l’ex-président Donald Trump, « Make America Great Again ».

La vidéo, visiblement inspirée de films d’action à haute teneur en testostérone, montre d’abord le candidat qui boit tranquillement son café — dans une tasse à l’effigie du drapeau américain — à la table de son salon. Un groupe d’hommes vêtus de l’habit traditionnel du Ku Klux Klan et munis d’armes blanches accourent ensuite vers sa demeure. C’est alors que Davison émerge de sa maison avec un fusil AR-15 à l’épaule. Cette arme d’assaut a notamment été utilisée par les tireurs des fusillades de Highland Park, lundi dernier, et à l’école primaire d’Ulvade, en mai dernier.

« Les démocrates se plaisent à dire que personne n’a besoin d’un AR-15 pour s’autodéfendre, dit M. Davison en voix hors-champ. Que personne n’a besoin des 30 cartouches. Mais quand ce fusil est la seule chose restante entre votre famille et plusieurs démocrates en colère vêtus d’habits du Ku Klux Klan, vous avez peut-être besoin de cette arme semi-automatique. Et des 30 cartouches. »

Dans la vidéo, les hommes du KKK s’enfuient, bien qu’une des dernières scènes montre une cagoule flottant dans la piscine, ce qui laisse présager qu’au moins l’un d’eux a passé un mauvais quart d’heure.

Davison a donné davantage de détails sur sa démarche artistique dans un tweet subséquent : « Je suis né en 1970 dans le Mississipi. Quand le KKK débarquait en ville, je me sentais toujours en sécurité parce que mon père avait un AR-15 pour nous protéger, écrit-il. Cette vidéo est une représentation cinématographique d’une situation à laquelle j’ai fait face en grandissant. »

Bien qu’ayant enthousiasmé plusieurs électeurs sur les réseaux sociaux, sa vidéo n’a toutefois pas fait l’unanimité dans les rangs ultraconservateurs. Qualifiant sa démarche de « calomnie contre la race blanche », le chroniqueur et suprémaciste blanc Nick Fuentes s’est inquiété de voir le candidat s’attaquer à des personnes blanches fictives et s’est montré craintif pour le futur : « Ce gars va-t-il me tuer ? […] Va-t-il tuer Donald Trump ? »

Les vidéos aux sous-entendus violents semblent avoir la cote chez les républicains par les temps qui courent.

En juin, le candidat au poste de sénateur du Missouri Eric Greitens avait publié une vidéo promotionnelle dans laquelle, fusil en main, il invitait les électeurs à se commander un « permis de chasse aux RINO ». Signifiant « Republicans in name only », cet acronyme désigne les républicains qui ont désavoué ou critiqué publiquement Donald Trump. La vidéo a toutefois été retirée de Twitter puisqu’elle enfreignait les règles de la plateforme.

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