La Ville de Washington prend pour cible les groupes d’extrême droite

Le procureur général du District de Columbia, Karl Racine, se trouvait devant le Capitole lors de l’annonce des poursuites pour les dommages causés par l’insurrection du 6 janvier.
Alex Wong Getty Images via Agence France-Presse Le procureur général du District de Columbia, Karl Racine, se trouvait devant le Capitole lors de l’annonce des poursuites pour les dommages causés par l’insurrection du 6 janvier.

La Ville de Washington a porté plainte, mardi, contre des groupes d’extrême droite, les Proud Boys et les Oath Keepers, et contre une trentaine de leurs responsables, accusés d’avoir « planifié, promu et participé » à l’assaut contre le Capitole le 6 janvier.

Cette plainte au civil vise « à décourager de futurs actes de violence » et à obtenir des dédommagements pour les torts infligés à la capitale américaine, a déclaré son procureur général Karl Racine lors d’une conférence de presse .

Il a dit espérer « infliger la plus grande peine financière possible » à ces deux organisations extrémistes. « Si nous pouvions les mettre en faillite, ce serait un grand jour… »

La plupart des individus cités dans la plainte font déjà l’objet de poursuites pénales devant la justice fédérale et pourraient être jugés au printemps.

La plainte de la Ville de Washington s’appuie sur une loi édictée en 1871 pour protéger les droits des Afro-Américains après l’abolition, en 1865, de l’esclavage, notamment contre des groupes extrémistes comme le Ku Klux Klan.

Dans les années 1980 et 1990, des plaintes déposées dans ce cadre par des militants antiracistes ont permis de mettre à genoux plusieurs organisations extrémistes contraintes de céder leurs biens pour verser les dédommagements fixés par la justice.

Si nous pouvions les mettre en faillite, ce serait un grand jour…

En novembre, des figures et organisations de l’extrême droite américaine ont été condamnées de cette manière à verser plus de 25 millions de dollars à des victimes d’une manifestation qu’ils avaient organisée en 2017 à Charlottesville, en Virginie, et qui avait viré au drame.

En février, Bennie Thompson, élu démocrate du Congrès, avait déjà déposé une plainte au civil contre les Proud Boys et les Oath Keepers, ainsi que contre l’ex-président Donald Trump et son avocat Rudy Giuliani pour leur rôle dans l’attaque du 6 janvier contre le siège du Congrès.

Mais « c’est la première fois qu’un gouvernement local » tente d’obtenir réparation, a précisé Karl Racine. « Il s’agit de retirer ses moyens à la haine », a-t-il lancé.

Selon sa plainte, « l’attaque du 6 janvier était un acte coordonné de terrorisme intérieur » et la Ville de Washington s’est ensuite retrouvée obligée « de gérer les conséquences » de ce coup de force. Celui-ci a notamment occasionné d’importants frais médicaux pour les agents de police de la ville blessés dans les heurts.

Après un discours du président Donald Trump évoquant sans preuve « des fraudes électorales massives », des centaines de ses partisans s’étaient jetés à l’assaut du Capitole, au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

Le futur réseau social de Trump passe un accord avec la plateforme de vidéos Rumble

L’entreprise devant donner naissance au futur réseau social de l’ex-président américain Donald Trump a annoncé mardi avoir passé un partenariat avec la plateforme canadienne de diffusion de vidéos Rumble, populaire chez les conservateurs.

 

L’accord prévoit que Rumble fournit les technologies nécessaires à la diffusion de vidéos et de contenus en streaming sur « Truth Social », une plateforme présentée par l’ex-président comme une alternative à Facebook, Twitter et YouTube, dont il est banni pour avoir incité ses partisans à la violence avant l’assaut du Capitole, le 6 janvier. « Nous nous donnons comme mission de protéger un Internet libre et ouvert », a assuré le fondateur et directeur général de Rumble, Chris Pavlovski, sur le site.

 

La maison mère de « Truth Social », Trump Media & Technology Group (TMTG), a par ailleurs entamé des négociations exclusives avec Rumble pour que la société canadienne lui fournisse les infrastructures pour un produit de vidéos à la demande par abonnement baptisé TMTG+.

 

« Dans le cadre de notre mission, TMTG continue de nouer des partenariats avec des fournisseurs de services qui ne discriminent pas selon l’idéologie politique », a commenté Donald Trump, cité dans le communiqué. Une version bêta de « Truth Social », uniquement accessible aux personnes invitées, a déjà été lancée en utilisant le service infonuagique de Rumble, a-t-il affirmé. Le réseau doit théoriquement être lancé au premier trimestre 2022.



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