Un homme menaçait de faire exploser une bombe, le Capitole de nouveau frappé par la peur

Un homme à bord d’un véhicule menaçait jeudi de faire exploser une bombe près du Capitole, provoquant le déploiement d’un fort dispositif de sécurité autour du siège du Congrès américain, où le souvenir du violent assaut du 6 janvier et d’une attaque meurtrière à la voiture-bélier cette année reste à vif. L'individu s'est rendu et a été appréhendé « sans incident » en après-midi, a annoncé la police après plusieurs heures de négociations.
Le suspect « est sorti de son véhicule et s'est rendu », a déclaré le chef de la police du Capitole, Thomas Manger, en conférence de presse. Il a été placé « en détention sans incident », a-t-il précisé en indiquant ne pas encore savoir si des explosifs se trouvaient bien dans le véhicule.
« Le conducteur de la camionnette a dit à l’agent arrivé sur les lieux qu’il avait une bombe et il semblait, selon l’agent, qu’il y avait un détonateur dans la main de cet individu », avait-il déclaré plus tôt. « Nous ne savons pas quelles sont ses motivations à ce stade », avait-il précisé.
Un homme blanc au crâne rasé et barbu, qui semble être le suspect, avait publié une vidéo sur Facebook sur un compte au nom de Ray Roseberry, en proférant des menaces.
« Je ne bougerai pas d’ici », disait l’homme sur l’enregistrement. « Tirez-moi dessus », lançait-il en défiant du regard la caméra et en menaçant de détoner sa bombe. « Il faut qu’ils fassent venir Joe Biden ici. »
Tous les immeubles aux alentours ont été évacués selon la police, notamment la Cour suprême et le siège du parti républicain.
« Autour de 9 h 15 ce matin, un homme dans un pick-up noir a conduit sur le trottoir devant la bibliothèque du Congrès », a expliqué Thomas Manger en conférence de presse.
Le Congrès n’est pas en séance en cette semaine de vacances parlementaires, mais des employés et assistants parlementaires fréquentent l’enceinte du Capitole.
La Maison-Blanche a indiqué « surveiller la situation » et être régulièrement informée par la police.
Traumatisme du 6 janvier
De nombreux véhicules des forces de l’ordre et des ambulances étaient positionnés dans les environs de midi autour du périmètre du Capitole. Le FBI et la police de Washington étaient sur place avec la police du Capitole.
« Il s’agit d’une enquête pour une menace de bombe », avait précisé la police du Capitole en milieu de matinée, après avoir indiqué enquêter sur un « véhicule suspect près de la bibliothèque du Congrès ».
Les forces de l’ordre appelaient à éviter la zone autour de la bibliothèque du Congrès, qui se trouve face au Congrès, de l’autre côté d’une rue et d’un parc.
« Mon équipe et notre immeuble près du véhicule ont été évacués en sécurité », a tweeté un parlementaire démocrate de la Chambre des représentants, Raja Krishnamoorthi.
La maire de Washington, Muriel Bowser, a indiqué avoir été informée sur cette « situation qui évolue » et annoncé que la police de la capitale fédérale coopérait avec les autres forces présentes.
Le métro de Washington a annoncé que ses trains évitaient l’arrêt du Capitole (Capitol South) « à cause d’une enquête de police ».
L’enceinte du Capitole est sous haute sécurité depuis l’assaut meurtrier mené le 6 janvier par des partisans de Donald Trump.
Des centaines de manifestants pro-Trump avaient alors forcé l’entrée du Congrès pendant que les parlementaires étaient réunis à l’intérieur pour certifier la victoire du démocrate Joe Biden face au président républicain sortant.
Le 2 avril, un policier avait été tué et un autre blessé lorsqu’un jeune homme avait précipité sa voiture contre un barrage qui en protège l’entrée, avant d’être abattu.