La Ville de Portland réclame le départ des troupes fédérales américaines

Les rassemblements, parmi lesquels celui de la nuit de samedi à dimanche, sont régulièrement dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Photo: Mason Trinca Getty Images via Agence France-Presse Les rassemblements, parmi lesquels celui de la nuit de samedi à dimanche, sont régulièrement dispersés à coups de gaz lacrymogène.

Le maire de Portland, Ted Wheeler, a de nouveau demandé dimanche le départ des forces de l’ordre fédérales déployées dans cette ville du nord-ouest des États-Unis, affirmant qu’elles attisaient les violences qui secouent la ville depuis près de deux mois.

« Nous avons des dizaines, si ce n’est des centaines d’agents fédéraux déployés dans notre ville » et ils contribuent à « gravement détériorer la situation », a-t-il dit sur la chaîne CNN. « Leur présence cause plus de violences et plus de vandalisme, cela n’aide pas du tout [à calmer] la situation. Ils ne sont pas les bienvenus et nous voulons qu’ils partent », a expliqué le maire démocrate.

Des agents fédéraux ont été envoyés pour mettre un terme aux manifestations organisées devant le tribunal de la ville pour protester contre les brutalités policières et le racisme.

 

Les rassemblements, émaillés d’échauffourées avec la police, sont régulièrement dispersés à l’aide de gaz lacrymogène.

Les protestataires ont également tenté de mettre le feu au siège de l’association de la police de la ville dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué la police sur Twitter.

Le président Donald Trump a défendu sur Twitter dimanche ce déploiement de troupes.

 

« Nous devons protéger les bâtiments fédéraux et notre population », a-t-il écrit, fustigeant des dirigeants locaux « portés disparus » qui ont « perdu le contrôle sur des anarchistes et des agitateurs depuis des mois ».

Série d’arrestations

Les manifestations ont débuté après la mort, fin mai, de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. La colère a redoublé après une série d’arrestations de protestataires dans les rues de la ville par des policiers, sans qu’un motif ait été fourni.

« Les gens sont littéralement enlevés dans des véhicules de location banalisés », a dénoncé Ted Wheeler. « Ils ne savent pas qui les met dans les véhicules, [les policiers] ne s’identifient pas. Selon moi, c’est anticonstitutionnel. »

Des militants des droits de la personne et des élus américains ont vivement dénoncé vendredi ces arrestations et la procureure de l’État, Ellen Rosenblum, a indiqué qu’elle porterait plainte contre les « tactiques de la peur » des forces fédérales.

Le secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure, Ken Cuccinelli, a reconnu vendredi ces arrestations, expliquant qu’elles étaient menées dans les rues pour protéger les agents fédéraux et emmener les manifestants soupçonnés de violences « dans un lieu sûr pour être interrogés ». « On les arrêtera devant le tribunal, et si on les localise autre part, on les arrêtera autre part », a-t-il dit sur la radio publique NPR.

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