Trump dévoile sans le vouloir une partie de son accord avec le Mexique

Donald Trump a assuré mardi qu’une partie de l’accord sur l’immigration conclu avec le Mexique restait confidentielle et a nargué les journalistes en brandissant une page du document… qu’ils se sont empressés de déchiffrer.
« La grande majorité de l’accord avec le Mexique n’a pas encore été révélée », a tweeté dans la matinée le président américain qui s’est dit « très content » de l’issue des tractations avec son voisin.
Menacé de se voir imposer des droits de douane, Mexico s’est engagé vendredi soir à prendre plusieurs mesures pour freiner les migrants originaires d’Amérique centrale qui traversent son territoire avant d’entrer clandestinement aux États-Unis.
La plupart de ces mesures, dont des renforts à la frontière avec le Guatemala, avaient été convenues lors de négociations antérieures, a toutefois assuré le New York Times, minimisant la portée de l’accord.
« Je ne sais pas où le Times est allé chercher son histoire », a rétorqué mardi le milliardaire républicain qui avait déjà évoqué la veille une clause secrète « très puissante » aux mains des États-Unis.
Comme pour le prouver, il a sorti un papier blanc de sa veste lors d’un échange avec la presse. « Voici l’accord », a-t-il lancé, avant de se reprendre : « Non, je vais laisser Mexico le divulguer au bon moment ».
Mais la feuille est lisible en filigrane — éclairée par un soleil éclatant — sur les gros plans des photographes.
Il y est mentionné que les États-Unis feront le point sur les progrès enregistrés à la frontière sud « 45 jours calendaires après la signature de l’accord ».
Mais cette disposition n’a rien de secrète. Le Mexique a déjà fait savoir que l’accord prévoyait un bilan après 45 jours.
Si le flux de clandestins traversant le pays pour se rendre aux États-Unis n’est pas freiné d’ici là, l’accord pourra être revu, avec notamment une réforme de la législation mexicaine sur le droit d’asile, ont aussi reconnu les autorités mexicaines.
Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale un des marqueurs de sa présidence. Mais les arrestations de migrants à la frontière sud des États-Unis, de l’ordre de 20 000 par mois à son arrivée à la Maison-Blanche, n’ont cessé d’augmenter depuis, avec un pic à plus de 140 000 en mai.