Pour sortir de sa bulle cette semaine: la réforme fiscale de Donald Trump

Comment sortir de ses propres ornières politiques et médiatiques à l’ère des réseaux sociaux et des algorithmes qui s’adaptent à nos opinions ? Le Devoir vous propose trois textes pour sortir de votre bulle.
Au menu cette semaine : trois regards conservateurs sur la réforme fiscale proposée par Donald Trump.
Les textes choisis viennent de la presse américaine et sont donc en anglais.

Le « KGB américain »
Qu’est-ce qui cloche avec le système fiscal américain? L’analyste économique Stephen Moore, un ancien membre du comité éditorial du Wall Street Journal, livre ici ses cinq principales raisons de détester le code fiscal de l'Internal Revenue Service (IRS), l'agence fédérale chargée de collecter les taxes et les impôts. Pour Moore, le problème ne s’arrête pas au montant colossal d’impôts dont doivent s’acquitter les Américains, il est aussi lié à la « complexité inutile » des déclarations de revenus. Il espère que la réforme fiscale de Donald Trump affaiblira l’IRS, qu’il n’hésite pas à comparer à un « KBG américain ».
Extrait : « Is there any agency in America scarier or more abusive than the IRS? The government can garnish your wages and take money from your bank account without due process of law. It can invade your home or office. »
Traduction libre : « Existe-t-il une agence aux États-Unis plus effrayante ou plus abusive que l'IRS? Le gouvernement peut saisir votre salaire et retirer de l'argent de votre compte bancaire sans procédure légale. Il peut envahir votre maison ou votre bureau. »
Lisez l’article: « Five biggest reasons to hate the IRS tax code »

La synthèse hégélienne
Pour l’éditorialiste de l'American Conservative Robert W. Merry, l’actuel plan de réforme fiscale républicain est la preuve que les démocrates ont remporté le débat. Dans la mire de Merry : le taux d’imposition maximal de 39,6 %, datant de l’ère Obama, qui devrait rester en place à la suite d'un compromis de dernière minute. Donald Trump prétend présenter la plus grande refonte du code des impôts depuis Ronald Reagan, en 1986. De toute évidence, Robert W. Merry n’en est pas convaincu. Revenant sur cette époque « reaganienne » à travers le prisme de la pensée de nul autre qu’Hegel, l’analyste y voit des leçons utiles pour les réformateurs fiscaux d’aujourd’hui.
Extrait : « But the top rate is too high. It distorts economic decision-making by creating incentives for people to game the system, which isn’t very difficult to do, given the massive number of preferences and loopholes stashed away in the tax code since that grand but short-lived synthesis that emerged in 1986. »
Traduction libre : « Mais le taux maximal est trop élevé. Cela fausse la prise de décisions économiques en incitant les gens à déjouer le système, ce qui n'est pas très difficile à faire étant donné le grand nombre de préférences et d'échappatoires cachées dans le code des impôts depuis cette synthèse grandiose mais éphémère qui a émergé en 1986. »
Lisez l’article: « Lack of Reagan Gumption Ensures Top Tax Rate Stays »

Cible ratée
La réforme fiscale rate sa cible. C’est du moins l’avis de Brian Riedl, chercheur au think tank Manhattan Institute. Dans cette analyse publiée dans la National Review, Riedl souligne à gros traits que le problème fiscal américain ne se trouve pas du côté des taxes et impôts, donc des revenus, mais bien du côté des dépenses. Et pas n’importe quelles dépenses. Riedl vise ici plus précisément les programmes de sécurité sociale et d’assurance maladie qui, estime-t-il, ont besoin d’être « fondamentalement réformés ».
Extrait : « I am not optimistic. President Trump openly opposes the Social Security and Medicare reforms that would make his tax cuts sustainable. The Republican Congress has simply dropped the subject. Any hope of minimizing the long-term tax burden on families and businesses — or adequately funding defense and infrastructure — requires taming the Social Security and Medicare deficits. »
Traduction libre : « Je ne suis pas optimiste. Le président Trump s'oppose ouvertement aux réformes de la sécurité sociale et de l'assurance maladie qui rendraient ses réductions d'impôt viables. Le Congrès républicain a simplement laissé tomber le sujet. Tout espoir de réduire au minimum le fardeau fiscal à long terme pour les familles et les entreprises — ou de financer adéquatement la défense et les infrastructures — nécessite de maîtriser les déficits de la sécurité sociale et de l'assurance maladie. »
Lisez l’article: « Sustainable Tax Reform Requires Taming Entitlements »