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L’arrivée au pouvoir de Donald Trump a-t-elle provoqué une onde de choc chez les intellectuels américains qui se fait sentir jusque dans les universités montréalaises ? Un « effet Trump » prend place à des degrés variables dans les établissements d’enseignement supérieur de la métropole.
Les responsables du recrutement de l’Université Concordia ont eu une surprise de taille, cet automne : le nombre d’étudiants des 2e et 3e cycles provenant des États-Unis a doublé par rapport à l’an dernier — une augmentation de 103 %. Au baccalauréat, la hausse a été de 15 %.
« Montréal a déjà une excellente réputation en tant que ville universitaire, mais la situation politique aux États-Unis joue en notre faveur. Il y a un intérêt accru depuis l’élection du président américain », affirme Matt Stiegemeyer, directeur du recrutement étudiant à Concordia.
L’intérêt provient tant des États-Unis que de l’étranger. Des étudiants internationaux qui projetaient de faire des études aux États-Unis se tourneraient maintenant vers le Canada en raison de l’incertitude soulevée par les politiques de Trump, notamment en matière de visas, estiment des gestionnaires d’université à Montréal.
La proximité culturelle et géographique entre Montréal et le nord-est des États-Unis existe depuis toujours, explique le porte-parole de Concordia. Les facultés des beaux-arts et des sciences ont déployé des efforts de recrutement particuliers dans cette région ces dernières années, selon lui.
Chaque année, une dizaine d’employés de Concordia sillonnent le monde pour promouvoir l’université dans des écoles et divers événements fréquentés par de futurs étudiants universitaires. Leur constat : Concordia est déjà bien connue à l’étranger, notamment à cause du bouche-à-oreille : « Nos diplômés sont de formidables ambassadeurs », dit Matt Stiegemeyer.
L’Université McGill, dont la réputation dépasse les frontières du Canada, tient le même discours : les diplômés de partout dans le monde contribuent à faire connaître leur alma mater. L’université accueille des étudiants de 180 pays. Tant à McGill qu’à Concordia, les inscriptions en provenance de la Chine et de l’Inde connaissent les plus fortes hausses.
Si McGill note un « regain d’intérêt » de la part des étudiants américains, elle ne croit pas pouvoir l’attribuer à l’élection du président. « On s’attendait à ce qu’il y ait davantage d’intérêt aux États-Unis, mais il n’y a pas “d’effet Trump” chez nous », estime Lindsay Wilmot, responsable du recrutement et des communications à McGill.
L’université fondée en 1821 a vu les demandes d’inscription provenant des États-Unis croître de 10 % cet automne. Mais le nombre d’admissions est resté stable, selon Mme Wilmot. Bon an mal an, au moins 30 % des étudiants de l’Université McGill proviennent de l’étranger, la moitié des étudiants sont du Québec et 20 %, du reste du Canada.
Du côté de l’Université de Montréal, les étudiants étrangers comptent pour 14 % de la population étudiante et leur nombre demeure stable (9341 sur 66 506, en incluant HEC Montréal et Polytechnique).
Le palmarès de la firme Quacquarelli Symonds (QS), qui a proclamé Montréal « meilleure ville universitaire du monde », a sans doute contribué à l’intérêt dont jouissent les universités de la métropole. C’est un des facteurs — en plus de la qualité des programmes et des efforts de recrutement — qui participent à la légère hausse de 3 % du nombre d’étudiants étrangers à l’UQAM, estime Jenny Desrochers, responsable des communications de l’établissement.
« Aux États-Unis, on entend beaucoup parler de la réputation de Montréal en tant que destination touristique et en tant que ville universitaire », dit Jack Pantalena, originaire d’une petite ville du Connecticut, aujourd’hui étudiant de premier cycle en économie à l’Université McGill.
La qualité de vie, la qualité de l’enseignement et la force du dollar américain ont joué en faveur de Montréal, selon lui. « Je dois aussi dire que j’apprécie particulièrement que McGill ait une équipe de baseball. »
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