Trump envisagerait de mobiliser la Garde nationale

Le président américain, Donald Trump, envisage de mobiliser la Garde nationale pour arrêter les immigrants illégaux qui vivent au pays.
Une ébauche de document interne obtenue par l’Associated Press révèle que M. Trump pourrait mobiliser jusqu’à 100 000 membres de la Garde nationale. Une information niée par la Maison-Blanche. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a qualifié cette information de fausse et le reportage de l’AP « d’irresponsable ».
Des millions d’immigrants illégaux visés par cette mesure habitent 11 États.
Le document de 11 pages prévoit une militarisation sans précédent d’une campagne qui s’étirerait de Portland, dans l’État de l’Oregon, dans le nord-ouest du pays, jusqu’à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, dans le sud.
Quatre États limitrophes du Mexique sont aussi visés : la Californie, l’Arizona, le Nouveau-Mexique et le Texas. Les cinq autres sont le Nevada, l’Utah, le Colorado, l’Oklahoma et l’Arkansas.
Le document a été rédigé par le secrétaire de la Sécurité intérieure, le général à la retraite John Kelly. La Garde nationale a parfois été utilisée pour combattre l’immigration illégale le long de la frontière avec le Mexique, mais jamais avec une telle ampleur ou aussi loin dans le nord du pays.

La Garde nationale a parfois été utilisée pour combattre l’immigration illégale le long de la frontière avec le Mexique, mais jamais avec une telle ampleur ou aussi loin dans le nord du pays.
Environ la moitié des quelque 11 millions de personnes qui vivent illégalement aux États-Unis habitent ces 11 États, d’après des données tirées du recensement de 2014.
Si la proposition est mise en vigueur, les gouverneurs des États concernés auront le dernier mot, puisqu’ils contrôlent la Garde nationale sur leur territoire. Des expulsions massives ne seraient toutefois pas à craindre : les immigrants illégaux qui font déjà l’objet d’un ordre d’expulsion seraient renvoyés vers leur pays d’origine, mais de tels ordres devraient tout d’abord être lancés à l’endroit des autres.
Célébration de l’emploi
À Charleston, en Caroline du Sud, cherchant à dissiper l’impression de chaos qui a marqué son premier mois à la Maison-Blanche, Donald Trump a par ailleurs « célébré » vendredi dans une usine Boeing les emplois américains — un thème qui l’a fait élire. Il a célébré le « made in America », choisissant de visiter une usine de l’avionneur Boeing dont les employés viennent de refuser de se syndiquer et fabrique le dernier-né du constructeur aéronautique, la version allongée du long-courrier 787-10, Dreamliner.
« Nous sommes ici aujourd’huipour célébrer l’ingénierie américaine et la fabrication américaine. Et aussi […]
pour célébrer les emplois », a lancé tout sourire le président américain devant une foule enthousiaste, scandant « USA, USA » dans un immense hangar du constructeur aéronautique.
Et il a martelé les mêmes thèmes : sanctions contre les entreprises qui délocaliseraient des emplois à l’étranger et promesse de baisses d’impôts.
L’enthousiasme de son discours à Charleston contrastait avec sa colère et le ton accusateur adopté la veille lors d’une conférence de presse très atypique à la Maison-Blanche pour y défendre sa jeune présidence.
Il faut dire que ses débuts à la Maison-Blanche ont été particulièrement agités : des millions de personnes dans les rues au lendemain de son ontronisation, le blocage par la justice de son emblématique décret limitant l’immigration, et des révélations sur des contacts entre des proches et de hauts responsables russes, qui ont forcé à la démission son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn.
Dernière déconvenue en date, Donald Trump n’a pas obtenu le remplaçant qu’il voulait à ce poste stratégique. Sollicité, l’ex-vice-amiral Robert Harward n’a pas donné suite.
M. Harward n’aurait pas eu de garanties suffisantes lui assurant que le Conseil à la sécurité nationale, et non les conseillers politiques de Donald Trump, définirait sa politique, selon plusieurs médias américains. Il y a vu un « bâton merdeux », a confié un de ses amis à CNN.
Tentant de faire oublier ces déboires, Donald Trump a laissé entendre sur Twitter vendredi qu’il pourrait nommer le général Keith Kellogg, qui assure actuellement l’intérim à ce poste, et a évoqué trois autres candidats.