Donald Trump s’en prend encore à «Saturday Night Live» (et vice versa)

Alec Baldwin et Kate McKinnon interprétant Donald Trump et Hillary Clinton à l’émission SNL.
Photo: Will Heath / NBC via archives Associated Press Alec Baldwin et Kate McKinnon interprétant Donald Trump et Hillary Clinton à l’émission SNL.

Appelons ça la preuve par l’absurde. Un sketch ridiculisant la dépendance aux gazouillis de Donald Trump a fait immédiatement réagir le président élu sur Twitter.

La capsule comique ouvrait l’émission de Saturday Night Live ce week-end. Dans ce numéro, le comédien Alec Baldwin y reprend sa caricature du vainqueur de l’élection présidentielle américaine.

On le voit dans sa tour Trump de New York entouré de conseillers qui tentent de l’intéresser à la crise en Syrie. Lui-même se passionne plutôt pour les messages clichés d’adolescents et d’adulescents qu’il retweete avec enthousiasme à la grande surprise des émetteurs inconnus. La caricature s’inspire d’une habitude documentée de M. Trump.

« J’ai essayé de regarder SNL, a ensuite commenté le compte @realDonaldTrump à minuit 13 minutes. Irregardable ! Totalement partial, pas drôle et l’imitation de Baldwin ne peut empirer d’avantage. Triste. »

Son double caricatural Alec Baldwin a simplement répliqué : « Dévoilez vos déclarations de revenus et je vais arrêter. » Le candidat Trump n’a pas publié ses documents fiscaux pendant la campagne, une tradition des aspirants présidents depuis des décennies.

La réaction au gazouillis présidentiel de la militante transgenre Danielle Muscato a probablement été la plus reprise. Elle a écrit en jurant : « Vous êtes le président désigné. Choisissez vos batailles. Vous vous rendez ridicule. » Le tout en citant des sujets autrement plus sérieux qui devraient retenir l’attention du dirigeant, dont le suicide d’anciens combattants ou la pauvreté qui affecte les enfants dans le pays.

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump s’en prend à SNL. Le mois dernier, il a demandé une couverture qui lui serait plus favorable. Ce à quoi Alec Baldwin a cette fois répondu que le temps de l’équilibre (comme dans les couvertures journalistiques objectives) était terminé depuis l’élection.

Le président désigné a aussi récemment attaqué la distribution de la comédie musicale Hamilton. À la fin d’une représentation, la troupe a profité de la présence dans la salle du vice-président désigné Mike Pence pour livrer un message sur la diversité en Amérique.

Donald Trump a ensuite demandé à la production de s’excuser. La réplique présidentielle a été imitée par des centaines d’internautes. Certains ont même visé la version de Toronto de la comédie musicale Hamilton au lieu de s’en prendre à la distribution de Broadway à l’origine de la dénonciation publique.

Certains observateurs de la politique américaine pensent que ces diversions trumpiennes sur les réseaux sociaux sont peut-être calculées par rapport aux tergiversations autour de la formation du cabinet de la future administration. La tactique réseautée a fonctionné à plusieurs reprises pendant la campagne électorale quand des sujets controversés ont embarrassé le candidat républicain.

D’autres analystes, plus prosaïques, prennent simplement note du fait que Donald Trump semble avoir repris le contrôle de son compte personnel alors qu’il avait promis de s’en détacher une fois élu. Appelons ça la preuve par les faits, rien que les faits.

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