Dans les mots de Donald Trump

On n’en attendait pas moins de celui qui martèle qu’il faut « redonner sa grandeur à l’Amérique » : le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, a privilégié dans son discours de clôture de la convention républicaine des mots qui font référence au nationalisme et au populisme.
Ainsi, les mots « America », « American », « country » et « people » ont été les plus utilisés jeudi soir par le milliardaire new-yorkais, selon l’analyse qu’a effectuée Le Devoir. Quand on pense à tous ces articles qui ont présenté le républicain comme le candidat de la loi et de l’ordre, c’est un peu surprenant que des mots comme « sécurité » ou « justice » n’aient pas été utilisés plus souvent, non ?
Pas tout à fait, fait remarquer Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand à l’UQAM. « Il semblait y avoir ce grand thème [de la loi et l’ordre], mais finalement, il en a surtout parlé en début de discours », a-t-il indiqué. Les mots « wall » et « border » ne ressortent pas beaucoup non plus, a souligné son collègue chercheur Rafael Jacob. « Pourtant, c’est au centre de son discours », a-t-il dit.

Intérêts américains d’abord
Un grand incompris, Donald Trump ? Un peu, mais pas complètement, répondent les deux chercheurs.
Le nouveau candidat à la présidence n’est pas le va-t-en-guerre qu’on dépeint souvent dans les médias, a rappelé M. Jacob. « Oui, il veut faire la guerre au groupe État islamique, mais l’idée qu’il veut intervenir et lancer des guerres partout, c’est complètement à côté de la track », a-t-il déclaré, en rappelant que Donald Trump a déjà formulé le souhait de fermer des bases militaires à l’étranger.
Aussi, les républicains n’ont pas encore choisi « leur grand thème », a fait valoir M. Gagnon, et cela a pu amener le républicain à tenter de réunir ses partisans autour des thèmes refuges que sont la grandeur des États-Unis et l’aversion pour Hillary Clinton.
« On ne retrouve pas de mots comme “multilatéralisme”. Ce qu’il dit, c’est que les intérêts américains vont passer avant ceux des autres pays », a analysé Frédérick Gagnon.
En résumé, « Trump est deux choses : un populiste et un nationaliste », a renchéri Rafael Jacob. D’ailleurs, le texte officiel que Le Devoir a analysé ne contient pas les mots que Donald Trump a scandés, ad lib, quand il a été emporté par la foule réunie au Quicken Loans Arena de Cleveland.
Autrement, le graphique aurait sans doute mis en évidence tous ces « USA ! USA ! » qu’il a criés pour joindre sa voix à celles des délégués.