«Je ne pensais pas que ça pourrait arriver à Orlando»

Edil Hernandez connaît bien le Pulse, lui qui y a animé des soirées pendant plusieurs mois il y a quelques années. Et jamais ce DJ américain n’aurait pu imaginer que la discothèque bien connue de la communauté LGBT d’Orlando puisse devenir le théâtre de l’attaque meurtrière survenue dans la nuit de samedi à dimanche.
« Je suis établi à Orlando depuis presque dix ans, j’ai joué dans plusieurs événements et plusieurs bars et jamais je n’ai senti que ma sécurité était compromise ou que ma vie était menacée », affirme-t-il en entrevue au Devoir.
En 2014, c’est sa musique qui a fait vibrer le Pulse pendant près de quatre mois, chaque samedi soir. Il décrit un bar bien en vue, sans doute l’un des trois plus courus d’Orlando.
Incrédulité
Réveillé dans la nuit par les appels de ses proches qui voulaient savoir s’il était sain et sauf, M. Hernandez a été stupéfait en apprenant qu’une tuerie venait de survenir dans un endroit qu’il connaît si bien. « C’est un jour très sombre. Je ne pensais pas que ça pourrait arriver à Orlando », indique celui qui a fait partie de l’événement de clôture de Fierté Montréal en 2013.
Quelques heures après la tragédie, il n’avait pas encore totalement digéré la nouvelle et bien des questions lui venaient en tête. Pourquoi ce tueur a-t-il parcouru près de 200 kilomètres pour faire irruption dans une discothèque d’Orlando ? Et pourquoi le Pulse ? « Je ne sais même pas si nous le saurons un jour », se désole-t-il.
« Nous sommes encore en état de choc, ajoute Hernandez. Et de voir que ce qui est arrivé est élevé au rang de nouvelle internationale, c’est assez incroyable. Ce n’est pas du tout ce qu’on aurait souhaité. »
Gestes de solidarité
L’homophobie existe en Floride, admet-il, mais il ne croit pas que la situation soit pire qu’ailleurs. Mais après des événements tragiques comme ceux de la fin de semaine, il prédit déjà que les prochaines semaines, voire les prochains mois, seront difficiles. « Quand on est attaqués à la maison, on devient forcément plus méfiants et plus prudents, dit-il. Nous devrons reprendre confiance, mais je crois que les événements de cette fin de semaine auraient pu survenir n’importe où. »
Entre-temps, il se console en observant les gestes de solidarité faits ici et là par les membres d’une communauté « très unie ». Dans la rue ou par l’entremise des réseaux sociaux,des gens offrent de l’aide ou une oreille attentive, évoque-t-il. Une bouffée d’air frais en ces heures sombres.
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