François, premier pape à s’adresser au Congrès des États-Unis

Washington — Le pape François est devenu jeudi le premier pontife à prendre la parole devant le Congrès des États-Unis.

Le pape a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements quand il a fait son entrée dans la chambre principale du Capitole.

Il a lancé un appel vibrant à agir au nom des immigrants, en incitant les parlementaires « à accueillir l’étranger parmi nous ». Évoquant aussi bien la crise des migrants en Europe que les migrants latino-américains qui affluent vers les États-Unis, le pape a demandé aux politiciens « de réagir d’une manière humaine, juste et fraternelle ».

« Nous ne devons pas être effrayés par leurs nombres, mais plutôt les voir comme des humains, voir leurs visages et écouter leurs histoires, en tentant de répondre à leur situation du mieux que nous le pouvons », a déclaré le pape.

Il a aussi appelé à l’abolition de la peine de mort, aux États-Unis et à travers le monde, en déclarant que toute vie est sacrée et que la société ne peut que profiter de la réhabilitation des criminels.

Le pape a demandé aux législateurs et aux Américains « de protéger et de défendre la vie à tous les stages de son développement », clairement en référence à l’opposition de l’Église à l’avortement.

Il avait précédemment rappelé que la lutte à l’extrémisme religieux nécessite un « équilibre délicat », qui assure en même temps la liberté de religion. « Aucune religion n’est immunisée face aux illusions personnelles ou à l’extrémisme idéologique », a-t-il dit. Il a mis en garde contre une simple division du monde entre les « bons » et les « méchants ».

Les juges de la Cour suprême, des membres du Cabinet, des diplomates et d’autres invités s’étaient joints aux membres du Congrès pour entendre le pape.

Le pape a pris place au même lutrin d’où le président prononce son discours sur l’État de l’Union. Derrière lui se trouvaient le vice-président Joe Biden et le président de la Chambre John Boehner, deux Catholiques qui sont respectivement premier et deuxième en ligne pour accéder à la présidence.

M. Boehner, qui avait précédemment accueilli le pape dans son bureau, a semblé extrêmement ému d’entendre le pape prendre la parole. On l’a vu à la télévision s’essuyer les yeux avec son mouchoir.

Un imposant dispositif de sécurité avait été déployé pour encadrer la visite du pape au cœur même du gouvernement américain.

Comme il l’avait fait la veille, le pape a débuté sa journée de jeudi avec un bain de foule devant la nonciature du Vatican où il réside. Il a passé de longues minutes à serrer des mains, à embrasser des enfants et à échanger quelques mots avec les centaines de personnes qui s’étaient massées pour le saluer.
 

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