Nouveau départ dans l'équipe Obama

Le conseiller de Barack Obama pour la sécurité nationale, le général James Jones, va quitter ses fonctions et le président américain a désigné son adjoint, Tom Donilon, pour le remplacer. Cette démission est le dernier départ marquant en date enregistré dans les rangs de l'équipe du président Obama.
Washington — Le conseiller de Barack Obama pour la sécurité nationale, le général James Jones, va quitter ses fonctions, un nouveau départ au plus haut niveau de l'équipe présidentielle une semaine après celui du secrétaire général de la Maison-Blanche.Le président américain a annoncé que l'adjoint du général Jones, Tom Donilon, lui succéderait. «Les Américains sont redevables à Jim [Jones] d'une dette incalculable pour une vie qu'il a passée à servir», a dit M. Obama, tout en remerciant son «ami», âgé de 66 ans.
La démission de cet ancien général quatre étoiles du corps des Marines, qui a commandé les forces de l'OTAN en Europe, constitue le dernier départ marquant en date enregistré dans les rangs de l'équipe du président Obama, à moins d'un mois des élections législatives de mi-mandat. L'un des principaux conseillers du président américain pour l'économie, Lawrence Summers, avait annoncé fin septembre sa démission d'ici à la fin de l'année et Barack Obama a accepté il y a une semaine la démission du secrétaire général de la Maison-Blanche, Rahm Emanuel, remplacé par Pete Rouse, un de ses proches conseillers.
Rôle clef
James Jones est cependant le premier membre de haut rang de l'équipe diplomatique et de sécurité nationale d'Obama à quitter ses fonctions. Ancien commandant des forces de l'OTAN en Europe, le général Jones a joué un rôle clef dans la nouvelle stratégie en Afghanistan et au Pakistan annoncée par M. Obama en décembre 2009.
Mais son retrait ne constitue pas une surprise et était attendu d'ici la fin de l'année, des rumeurs faisant état de sa frustration de ne pas être considéré comme faisant partie de la garde rapprochée d'Obama.
Des rumeurs couraient depuis longtemps sur l'absence de complicité entre les deux hommes, et les fréquents voyages à l'étranger du général Jones étaient considérés comme le signe qu'il préférait défendre la politique des États-Unis à l'étranger plutôt que de diriger son équipe de conseillers à Washington.
David Rothkopf, un spécialiste du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, a estimé que James Jones a été choisi par Obama en raison de sa stature incontestable. Mais les deux hommes sont toujours restés «distants», selon lui. Sa décision de quitter ses fonctions intervient au moment où les États-Unis font face à des défis grandissants sur la scène internationale (Iran, menace terroriste) et un mois avant une grande tournée du président Obama en Asie.
Tom Donilon, son remplaçant, est perçu comme un proche du vice-président Joe Biden, connu pour son scepticisme face aux arguments des militaires qui avaient nourri la décision du président Obama de décider d'un renforcement des troupes en Afghanistan fin 2009.
Bourreau de travail et cultivant une relation étroite avec Barack Obama, Donilon est un des architectes de la stratégie en Afghanistan. Il est récemment sorti de l'ombre avec la sortie du livre Les Guerres d'Obama (Obama's Wars) du journaliste américain Bob Woodward. Celui-ci évoque des inquiétudes du Pentagone à son sujet sur fond de rumeurs selon lesquelles il ne traiterait pas les hauts responsables militaires avec les égards dus à leur rang.
Sans citer de source, le journaliste écrit que le secrétaire à la Défense Robert Gates aurait un jour dit au général Jones que Donilon serait «un désastre» comme conseiller à la sécurité nationale.
Premier officier du corps des Marines à prendre la direction des forces de l'Alliance atlantique en Europe en 2003, ce général quatre étoiles à la stature imposante — 1 m 95 — est titulaire d'un diplôme en relations internationales de la prestigieuse université de Georgetown à Washington.
Avant de travailler pour l'administration Obama, il avait été nommé émissaire spécial pour la sécurité au Proche-Orient par la secrétaire d'Etat de George W. Bush, Condoleezza Rice, en 2007.
James Jones a vécu une partie de son enfance à Paris, à la fin des années 1940, et parle parfaitement français.
Fareed Zakaria, l'un des éditorialistes de Newsweek, soulignait lors de sa nomination à la Maison-Blanche que Jones «était un commandant de l'OTAN très populaire auprès des Européens, ce qui est plutôt rare».