Hillary Clinton reprend pied

Hillary Clinton
Photo: Agence Reuters Hillary Clinton

Avec des victoires dans l’Ohio et le Rhode Island, l’ex-première dame des États-Unis, Hillary Clinton, a repris pied hier dans la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de novembre, alors que l’issue de l’élection primaire du Texas était impossible à prédire en fin de soirée.

Le suspense persiste donc dans cette ronde des primaires et des caucus, qui a déjà connu de multiples revirements depuis le début de l’année.
Pas du côté républicain toutefois, puisque le sénateur de l’Arizona, John McCain, a remporté la victoire dans les quatre États qui tenaient des élections, ce qui l’assure enfin de devenir le candidat du parti républicain à la présidence.

«La nation va dans le sens où va l’Ohio», a dit la sénatrice de New York devant un auditoire survolté à Columbus, la capitale de cet État. Le peuple de l’Ohio a dit fort et clair que nous continuons», a-t-elle dit sous un tonnerre d’applaudissements. «Aucun candidat, qu’il soit démocrate ou républicain, n’a gagné la Maison-Blanche sans auparavant gagner la primaire de l’Ohio», a-t-elle ajouté.

Les réseaux de télévision ont annoncé tôt dans la soirée la victoire du sénateur démocrate de l’Illinois, Barack Obama, dans le petit État du Vermont, ce qui représentait pour lui un 12e triomphe consécutif.
La sénatrice de l’État de New York s’est efforcée ces derniers jours de sauver sa candidature, mise en péril par cette série de succès engrangés par son rival.
De l’aveu de son mari, l’ancien président Bill Clinton, elle devait remporter le Texas et l’Ohio, où les candidats ont joué très dur, pour pouvoir rester dans la course, une analyse partagée par la plupart des analystes.

D’après le dernier sondage Zogby diffusé quelques heures avant le scrutin, Mme Clinton bénéficiait d’une légère avance sur Obama au Texas et avait rejoint celui-ci dans les intentions de vote en Ohio.
Or les résultats disponibles en fin de soirée donnaient Hillary Clinton nettement gagnante dans l’État industriel de l’Ohio, avec 56 % des suffrages, devant Obama (42 %), et en tête au Texas.

Le chiffre de 2025 délégués est requis pour remporter la course chez les démocrates. Au total, 370 délégués de ce parti étaient en jeu hier. Avant les scrutins, M. Obama menait la course avec 1386 délégués contre 1273 pour sa rivale. Le décompte des délégués est complexe chez les démocrates, particulièrement au Texas, où ce parti tenait à la fois une élection primaire et des caucus hier.
La guerre en Irak semble avoir été un enjeu dans les primaires en Ohio et au Texas, dont sont originaires un huitième des soldats tombés au cours de ce conflit depuis mars 2003. L’Irak vient néanmoins derrière l’économie dans les préoccupations des électeurs, surtout dans l’Ohio.
Deux enjeux apparus récemment semblent avoir nui à Barak Obama. D’abord, il a dû faire face à des allégations voulant qu’il ait exagéré à des fins électorales son opposition à l’accord de libre-échange nord-américan (ALENA), passé entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Il a également été question, ces derniers jours, des liens du jeune sénateur avec un homme d’affaires de Chicago, Antoin «Tony» Rezko, qui doit subir un procès pour corruption. Mais les charges pesant contre ce collecteur de fonds «n’ont aucun lien avec moi, et personne ne conteste ce fait», a affirmé Barak Obama, qui avait acheté de M. Rezko, en 2005, une propriété à Chicago.
Côté républicain, le sénateur de l’Arizona, John McCain a gagné, sans grande surprise, les quatre tests électoraux d’hier, ce qui fin à la résistance obstinée de Mike Huckabee, vainqueur de l’Iowa et de plusieurs États conservateurs du Sud.

McCain, un héros de la guerre du Vietnam, où il a été prisonnier pendant cinq ans, a rappelé que les États unis «sont en gurerre dans deux pays». Son expérience militaire en font un acteur très respecté dans ce domaine, mais ses positions sur d’autres sujets, dont l’immigration, l’ont souvent opposé à l’aile droite du parti républicain.

Huckabee, un ancien pasteur baptiste et ex-gouverneur de l’Arkansas, a finalement jeté l’éponge après avoir vu s’évanouir son rêve de faire le plein de délégués au Texas.
John McCain, qui s’était dit ces derniers jours «prudemment confiant», avait déjà 1014 délégués à son crédit avant l’ouverture des bureaux de vote hier. Il dispose maintenant de plus de 1191 délégués, le chiffre magique pour décrocher la nomination.

La campagne pour l’investiture démocrate a connu plusieurs revirements. En janvier, la victoire paraissait assurée pour Barak Obama au New Hampshire après son succès en Iowa, mais l’ex-première dame avait alors contredit les sondages et gagné la majorité des voix de cet État de la Nouvelle-Angleterre.

Quelques semaines plus tard, elle paraissait à nouveau en difficulté après sa défaite en Caroline du Sud et le ralliement à Barak Obama de plusieurs personnalités démocrates de premier plan, dont le sénateur Edward Kennedy, mais elle a réussi à faire du Super Tuesday (le 5 février) un match nul en remportant la Californie, le New Jersey et l’État de New York.
Plus de 600 délégués démocrates sont encore en jeu dans les primaires et caucus à venir dans dix États, à commencer par le Wyoming ce week-end et le Mississippi le 11 mars. Le plus gros État restant, la Pennsylvanie (158 délégués) votera ensuite le 22 avril.

Le Devoir
Avec Associated Press, Agence France-Presse et Reuters

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