Rumsfeld prescrit la «patience»
Washington — Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, a fait hier ses adieux aux employés du Pentagone en plaidant en faveur de la patience en Irak, affirmant qu'en retirer maintenant les forces américaines serait une «terrible erreur».
Très largement critiqué pour la politique irakienne des États-Unis, Rumsfeld a estimé que le Groupe d'étude sur l'Irak n'avait rien proposé de plus que ce qui avait déjà été envisagé par les dirigeants du Pentagone.La guerre, a-t-il affirmé, ne se remportera pas grâce aux seules armes. Se retirer d'Irak, a-t-il ajouté, ne fera que provoquer de l'instabilité en Irak et dans la région.
«Se retirer dans la précipitation et provoquer de l'instabilité dans ce pays, dans cette région, serait une terrible erreur», a-t-il déclaré à des centaines d'employés du Pentagone, qu'il dirigeait depuis janvier 2001.
Il a ajouté que les États-Unis peuvent s'imposer en Irak, «mais seulement si nous restons patients et si nous avons la volonté de rester». Les forces américaines en Irak font ce qu'elles peuvent, a-t-il dit. «Mais elles ne peuvent pas gagner militairement, comme ils disent, a-t-il souligné. La victoire doit être décrochée grâce au peuple irakien, grâce à un processus de réconciliation, un processus politique. Ce sont ces questions diplomatiques, économiques et politiques qui ont besoin d'avancer dans ce pays.»
George W. Bush a décidé de se séparer de Rumsfeld après les élections à mi-mandat, début novembre, qui ont privé les républicains de leur majorité au Congrès, pour la première fois depuis 1994. Le successeur de Rumsfeld est Robert Gates, un ancien directeur de la CIA qui sera investi le 18 décembre.
Le Groupe d'étude sur l'Irak, codirigé par l'ancien secrétaire d'État James Baker, a recommandé cette semaine à l'administration Bush de commencer à retirer les forces américaines affectées à des missions de sécurité et de renforcer les effectifs chargés de la formation de l'armée et de la police irakiennes.
Ce groupe a également recommandé à la Maison-Blanche de lancer une nouvelle initiative diplomatique en faveur de la paix dans toute la région.