Journée noire pour les Américains en Irak

Washington — L'Irak a été de nouveau secoué par des violences meurtrières, alourdissant encore le nombre de morts américains, alors qu'un rapport d'une commission américaine indépendante, rendu public hier à Washington, appelle à un changement de stratégie pour l'Irak avec un possible retrait de troupes de combat d'ici 2008.
Au lendemain de l'annonce d'une conférence de réconciliation nationale, 25 Irakiens ont été tués et plusieurs dizaines blessés. Quinze personnes ont été tuées et 25 blessées dans l'explosion d'un engin artisanal dans un marché à Bagdad.Dix soldats américains sont décédés hier, neuf dans des opérations de combat et un lors d'un accident. Ces nouveaux décès portent à 2909 le nombre de militaires américains et membres du personnel américain morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon un décompte effectué par l'AFP à partir de chiffres du Pentagone. Quelque 22 000 ont été blessés en Irak, où quelque 140 000 militaires américains sont déployés. Le coût de la guerre dépasse les 350 milliards de dollars.
«Nous pouvons confirmer que dix soldats américains ont été tués en quatre endroits différents», a déclaré le lieutenant-colonel Christopher Garver, ajoutant que certains ont été tués par des bombes posées sur des routes, d'autres au combat.
Il s'agit d'un des bilans les plus élevés en une seule journée pour les troupes américaines ces derniers mois en Irak.
Violences intercommunautaires
Depuis l'été, les violences confessionnelles chiites et sunnites en Irak ont pris le pas sur les affrontements opposant les insurgés aux forces de sécurité irakiennes et américaines et plus de 13 000 civils ont été tués entre juillet et octobre, selon les Nations unies.
À Londres, le premier ministre britannique, Tony Blair, qui sera reçu aujourd'hui à la Maison-Blanche par le président américain, a indiqué partager la position du futur patron du Pentagone, Robert Gates, exprimée mardi et selon laquelle les États-Unis ne sont pas en train de gagner en Irak.
«En juillet, j'ai dit moi-même que la situation à Bagdad était épouvantable. Mais ce qui est important est ce que [M. Gates] a dit ensuite, que nous devons continuer pour réussir la mission que nous nous sommes fixée», a-t-il ajouté lors de la séance hebdomadaire de questions au Parlement.
Le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a annoncé mardi une future «conférence régionale pour combattre le terrorisme».
Il a aussi programmé dès ce mois-ci «une conférence de réconciliation nationale» mais refusé l'idée du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, d'une conférence internationale.