Washington appelle Pékin à cesser son action «dangereuse» en mer de Chine méridionale

Un garde-côte chinois patrouillait en mer de Chine méridionale, le 20 avril dernier.
Ted Aljibe Agence France-Presse Un garde-côte chinois patrouillait en mer de Chine méridionale, le 20 avril dernier.

Les États-Unis ont appelé samedi Pékin à cesser son action « provocatrice et dangereuse » dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale, haussant le ton après un incident qui a fait monter la tension avec les Philippines, dont le président doit être reçu lundi à la Maison-Blanche.

« Nous demandons à Pékin de renoncer à son action provocatrice et dangereuse » dans ces eaux, où une collision a été évitée de justesse dimanche entre deux vaisseaux de gardes-côtes chinois et philippins, a déclaré dans un communiqué un porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller.

Les États-Unis préviennent aussi qu’aucune offensive chinoise ne resterait sans réponse, les tensions étant déjà vives entre les deux pays, sur fond de compétition économique et de luttes d’influence diplomatique.

« Une attaque armée dans le Pacifique, qui comprend la mer de Chine méridionale, contre les forces armées, les navires publics ou les avions philippins, y compris ceux des gardes-côtes, aurait pour conséquence l’application des engagements de défense mutuelle des États-Unis » à l’égard des Philippines, en vertu d’un traité de 1951, affirme le porte-parole du département d’État.

La mise au point intervient à deux jours d’une visite à Washington du président philippin, Ferdinand Marcos Jr. Il sera reçu par son homologue, Joe Biden, à la Maison-Blanche.

Taïwan

La proximité avec Taïwan pourrait faire des Philippines un partenaire clé des États-Unis en cas d’invasion par la Chine de l’île démocratique, qu’elle considère comme faisant partie de son territoire.

Début avril, Manille a mis à disposition de Washington quatre nouvelles bases militaires, dont une base navale non loin de Taïwan, au grand dam de Pékin.

L’incident entre les bateaux chinois et philippin, qui a fait monter le ton entre Pékin et Manille, s’est produit dimanche près des îles Spratleys.

Une collision a été évitée de justesse quand un navire des gardes-côtes chinois a coupé la route à celui des gardes-côtes philippins. L’incident, dont a été témoin une équipe de l’Agence France-Presse à bord d’un autre bateau philippin, est le dernier d’une longue série.

Il a eu lieu près du récif de Second Thomas, à environ 200 km de l’île philippine de Palawan et à plus de mille kilomètres de l’île de Hainan, les terres chinoises les plus proches.

« Les images et les vidéos récemment publiées dans les médias rappellent de manière crue que la République populaire de Chine harcèle et intimide les navires philippins qui effectuent des patrouilles de routine dans leur zone économique exclusive », dénonce le département d’État américain.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, faisant fi d’un jugement international de 2016 en vertu duquel ses prétentions n’ont pas de fondement légal.

La Chine y a réaménagé et militarisé, ces dix dernières années, des milliers d’hectares de récifs où ont poussé des pistes d’atterrissage, des ports et des systèmes radars.

Pékin a répondu vendredi à l’incident en accusant les Philippines d’avoir « délibérément » voulu le provoquer. Manille a assuré de son côté que « des patrouilles de routine dans nos propres eaux ne peuvent être ni préméditées ni provocatrices » et relèvent d’« un droit légal que nous avons exercé et que nous continuerons d’exercer ».

Depuis son arrivée à la présidence philippine en juin dernier, Ferdinand Marcos Jr a juré qu’il ne laisserait pas la Chine empiéter sur les droits maritimes de son pays.

Dans ce contexte, il cherche à améliorer les relations avec les États-Unis, un allié de longue date des Philippines, mises à mal par son prédécesseur, Rodrigo Duterte.

Le président philippin à Washington

MANILLE — Le président philippin, Ferdinand Marcos Jr, s’est envolé dimanche pour les États-Unis, où il va rencontrer son homologue, Joe Biden, pour renforcer l’alliance entre les deux pays en pleine période de tensions avec la Chine. L’avion de M. Marcos a décollé de Manille en début d’après-midi, selon la présidence philippine. «  Nous allons réaffirmer notre engagement à promouvoir notre alliance de longue date en tant qu’instrument de paix […] dans la région Asie-Pacifique », a-t-il déclaré dans un communiqué publié avant son départ. M. Marcos doit rencontrer Joe Biden lundi, un entretien qualifié par le dirigeant philippin « d’essentiel pour faire avancer nos intérêts nationaux et renforcer cette alliance très importante ». Depuis son arrivée à la présidence philippine en juin dernier, Ferdinand Marcos Jr a juré qu’il ne laisserait pas la Chine empiéter sur les droits maritimes de son pays. Dans ce contexte, il cherche à améliorer les relations avec les États-Unis, un allié de longue date des Philippines, mises à mal par son prédécesseur, Rodrigo Duterte.

Agence France-Presse



À voir en vidéo