Le président indonésien en campagne électorale avec ses hologrammes

Le président indonésien Joko Widodo en campagne électorale a recours à des hologrammes pour démultiplier sa présence dans le vaste archipel et combattre la désinformation avant le scrutin présidentiel du mois d’avril.
Le président sortant, qui se présente pour un nouveau mandat à la tête de la troisième plus grande démocratie au monde, a recours à cette solution technologique pour promouvoir son programme ainsi que son candidat à la vice-présidence, a indiqué son équipe de campagne.
La campagne high-tech qui projette des images en 3D des candidats se concentre sur les provinces les plus peuplées de Java occidentale, orientale et centrale.
Plus de 190 électeurs sont appelés aux urnes le 17 avril pour choisir entre Joko Widodo et son adversaire Prabowo Subianto, ainsi qu’entre des milliers de candidats pour le parlement national et les assemblées régionales dans le pays.

Habillé d’une chemise blanche, de jeans et de baskets, l’hologramme du président Widodo rappelle ainsi aux électeurs les progrès économiques réalisés pendant son mandat.
Et il dément les rumeurs et les fausses nouvelles qui le décrivent régulièrement comme un Chinois communiste ou mettent en doute sa foi musulmane.
« Je vous assure que ce sont des calomnies, des mensonges », affirme ainsi l’hologramme.
L’Indonésie, qui compte la plus grande population musulmane au monde, fait face à une inflation des fausses nouvelles et des campagnes de désinformations sur les réseaux sociaux avant les élections.
Le prédicateur islamiste conservateur Ma’ruf Amin, candidat à la vice-présidence à ses côtés, apparaît lui aussi en hologramme dans les réunions publiques.
Le président du Conseil des oulémas, la plus haute instance religieuse en Indonésie, qui est vu comme la caution religieuse de Joko Widodo, met en garde les électeurs.
« L’islam est devenu un instrument politique ». Et « les versets du Coran sont utilisés à des fins politiques », déplore son hologramme.
Les derniers sondages donnent une avance confortable d’une vingtaine de points de pourcentage à Joko Widodo face à son adversaire Prabowo Subianto, qu’il a déjà battu en 2014.
Si le leader indonésien de 57 ans est considéré comme le premier politicien dans le pays à utiliser cette technologie, le président turc Recep Tayyip Erdogan, et le premier ministre indien Narendra Modi y ont eu aussi recours.
L’Indonésie fait face à une inflation des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux avant les élections.