Robert Gates est formel - Kim Jong-il bientôt remplacé par son fils

Washington — Le secrétaire à la Défense américain, Robert Gates, a indiqué hier s'attendre à ce que Kim Jong-un, fils du président nord-coréen Kim Jong-il, prenne les rênes du pouvoir, et a prévenu qu'aucune «provocation ne serait tolérée» dans le cadre de la succession.
L'arrivée au pouvoir du plus jeune fils du président du régime stalinien «est franchement l'hypothèse sur laquelle nous travaillons tous, sur le fait qu'il occupera effectivement cette fonction dirigeante à un certain moment», a déclaré Gates au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-coréen, Kim Tae-young.Le jeune homme de 27 ans a été promu la semaine dernière général quatre étoiles et a été nommé à des postes haut placés au sein de l'appareil d'État nord-coréen, confortant ainsi sa place de dauphin présumé. Kim Jong-il, 68 ans, a souffert d'une attaque cérébrale en août 2008 et sa santé semble fragile.
Évoquant des spéculations selon lesquelles la passation de pouvoir pourrait s'accompagner d'actes belliqueux de la part de Pyongyang, Gates a averti que les «provocations ne seront pas tolérées». Le chef du Pentagone a toutefois estimé que les conséquences du passage de relais restaient encore floues.
Mais selon Kim Tae-young, une certaine «instabilité» ne peut être exclue. La Corée du Sud et les États-unis «seront prêts à réagir à toute éventualité», a dit le ministre de la Défense sud-coréen, dont les propos étaient traduits par un interprète.
Par ailleurs, selon une étude publiée hier, la Corée du Nord continue de se préparer à enrichir de l'uranium utilisable dans la fabrication d'armes nucléaires, ce qui pourrait augmenter son arsenal atomique et accroître le risque qu'elle vende son savoir-faire à l'étranger. Le rapport publié aux États-Unis par l'Institute for Science and International Security (ISIS) intervient après des avertissements par la Corée du Sud sur «le niveau très alarmant» du programme nucléaire sud-coréen.
Séoul a également affirmé que la Corée du Nord était en train de réparer et de moderniser le complexe nucléaire de Yongbyon, considéré comme l'épine dorsale de son programme nucléaire et qui lui a permis par le passé de produire du plutonium capable d'être utilisé dans l'armement nucléaire. Il y a suffisamment d'informations pour dire que «la Corée du Nord a dépassé le stade du travail en laboratoire et a les capacités de construire, au moins, une centrifugeuse pilote», concluent les auteurs.