Washington est inquiet de l'expulsion de Ouïghours vers la Chine

Washington — Le département d'État américain s'est dit «profondément perturbé» hier par l'expulsion de vingt Ouïghours du Cambodge vers la Chine et a averti que le geste de Phnom Penh risquait de peser sur les relations américano-cambodgiennes.

«Les États-Unis sont très inquiets pour le devenir de ces personnes qui avaient tenté de se placer sous la protection du droit international», a déclaré Gordon Duguid, un porte-parole du département d'État, dans un communiqué.

«Nous sommes aussi profondément perturbés par la décision du gouvernement cambodgien de renvoyer de force ce groupe sans qu'il ait la possibilité réelle de solliciter le statut de réfugiés, ni le concours du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)», souligne M. Duguid, ajoutant que cet «incident aura des conséquences sur les relations qu'entretiennent les États-Unis avec le Cambodge».

Les vingt Ouïghours expulsés vers la Chine samedi s'étaient réfugiés au Cambodge après les émeutes interethniques meurtrières de juillet dans la région chinoise du Xinjiang.

Le HCR a déploré cette expulsion que son porte-parole a qualifiée de «manquement par le Cambodge à ses obligations en tant que signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés».

«Maintenant que ce groupe est de retour en Chine, nous appelons le gouvernement chinois à observer le droit international, à faire preuve de transparence et à s'assurer que ces personnes aient droit à un traitement digne», a dit M. Duguid.

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