La colonne de migrants honduriens face à un mur policier au Guatemala

Plusieurs milliers de migrants honduriens entrés de force au Guatemala avec l’espoir d’atteindre les États-Unis se sont heurtés dimanche à la police et à la volonté des autorités guatémaltèques de les faire rentrer chez eux.
La caravane, composée d’au moins 9000 Honduriens répartis en plusieurs contingents, a progressé d’environ50 kilomètres à l’intérieur de ce pays. Arrivés dans la ville de Vado Hondo, dans le département de Chiquimula, près de 6000 d’entre eux (selon les chiffres de la police) se sont heurtés aux policiers et aux soldats déployés sur place, qui ont fait usage de gaz lacrymogène.
Les détonations assourdissantes des grenades lacrymogènes et la fumée ont fait reculer des milliers de personnes sur la route, tandis que d’autres ont cherché refuge dans les montagnes voisines, a constaté l’AFP. Ceux qui tentaient de franchir malgré tout le barrage des forces de sécurité ont été matraqués. Selon une responsable locale de la santé, s’exprimant sous couvert d’anonymat, plusieurs personnes ont été blessées.
Contrairement à vendredi, où la police n’était pas armée et avait été submergée par le flot des réfugiés au poste-frontière d’El Florido, les policiers étaient cette fois-ci armés et équipés de matériel antiémeute. « Voici le gros de la caravane » et « nous ne les laisserons pas passer », a lancé un policier à l’AFP. Depuis samedi soir, les migrants sont bloqués à ce point stratégique en raison de la géographie accidentée des lieux.
De nombreux marcheurs ont été déjà interceptés, selon le service local des Migrations qui leur a de nouveau réclamé papiers et test COVID-19. Près d’un millier d’entre eux ont été renvoyés par bus et camions à la frontière avec le Honduras, dont 163 enfants, a-t-on indiqué de même source.
Ils étaient entrés dans le pays entre vendredi soir et samedi matin, au poste-frontière d’El Florido, à 220 kilomètres à l’est de la capitale, Guatemala. La décision d’ouvrir la frontière avait été prise du fait de la présence de nombreuses familles avec enfants, selon un responsable policier. Les autorités guatémaltèques avaient annoncé l’obligation pour tout migrant de présenter des documents en règle et un test PCR négatif. « Certains groupes ont enfreint la réglementation en vigueur et sont parvenus à passer sur notre territoire, violant ainsi les dispositions légales », a déclaré samedi le gouvernement du Guatemala. Il a également demandé au Honduras de « contenir le départ massif de ses habitants, par des actions préventives de manière permanente », une demande déjà formulée en octobre lorsqu’une caravane d’environ 4000 migrants avait été dissoute au Guatemala.
Après les 450 kilomètres à parcourir à l’intérieur du Guatemala, les nouveaux migrants devraient tenter d’entrer au Mexique par le poste-frontière de Tecun Uman (sud-ouest), selon les détails fournis par les autorités migratoires. Le gouvernement mexicain a averti qu’il « ne permettrait pas l’entrée illégale [sur son territoire] de caravanes de migrants ». Quelque 500 policiers ont été envoyés à la frontière avec le Guatemala.