Les Haïtiens reconstruisent en attendant une aide qui s’organise

Des toits en tôle ondulée flambant neufs qui brillent sous le soleil des Caraïbes et l’apparition au loin des premières équipes humanitaires, qui dévalent des routes enfin dégagées, symbolisent l’aide que le sud d’Haïti attendait désespérément, une semaine après les dévastations de l’ouragan Matthew.
Dans la commune des Cayes, chef-lieu du département du Sud, ainsi que sur la route principale qui mène vers l’ouest, de nouveaux toits argentés reluisent sur la plupart des maisons. Un contraste saisissant avec les précédents jours, lorsque les salons donnaient directement sur le ciel haïtien.
Les prix des plaques de tôle ont flambé de 50 %, passant de 4 dollars à 8 dollars, mais le soleil de plomb, les pluies tropicales et les moustiques ont rendu l’investissement quasi vital. Sans parler des risques d’épidémies générés par les ravages de l’ouragan, qui a déferlé sur Haïti mardi dernier et a fait au moins 473 morts et plus de 175 000 sinistrés.
Acheminer l’aide
Mais pour le reste, l’on commençait tout juste à s’attaquer aux destructions dans les villages proches de l’eau, où les touristes profitaient autrefois des plages de galets blancs.
Les arbres brisés et les maisons déchirées par des vents à 230 km/h constituent le paysage apocalyptique du sud d’Haïti.
Une équipe de Casques bleus brésiliens était à pied d’oeuvre mardi avec des pelleteuses pour déblayer les routes. « Notre mission est de dégager la voie pour permettre aux convois humanitaires de passer », a expliqué l’un d’eux à l’AFP.
Mais pour l’instant, les groupes chrétiens américains représentent la principale source d’aide. L’un d’eux, le Samaritan Purse, distribuait des boîtes de produits hygiéniques — savon, shampoing, papier toilette — ainsi que des seaux contenant des pastilles de chlore pour rendre l’eau potable.
Des Haïtiens en manque de tout se sont bousculés et en sont parfois venus aux mains pendant les distributions, certains repartant bredouilles, malgré la présence policière pour maintenir l’ordre. « Nous essayons juste d’aider les personnes qui sont le plus dans le besoin », a assuré un membre du groupe, qui a refusé de décliner son identité.
« C’est bon, parce qu’on n’avait rien du tout avant », s’est de son côté réjoui Jean Absolem, un jeune homme de 23 ans reparti avec un carton.