Modifié, le projet Vilaj Vilaj fait son chemin

Le créateur du projet Vilaj Vilaj, Luck Mervil. «Il ne nous manque que de l’argent», a-t-il lancé hier.
Photo: - Le Devoir Le créateur du projet Vilaj Vilaj, Luck Mervil. «Il ne nous manque que de l’argent», a-t-il lancé hier.

Ils ont peut-être troqué l'idée d'utiliser des conteneurs contre celle de bâtir des maisons en ciment antisismique et anticyclone. Mais le projet de l'organisme Vilaj Vilaj de construire sept villages en Haïti fait son chemin. Et le comédien et chanteur Luck Mervil, qui l'a créé, annonçait hier qu'ils allaient en commencer le prototype dès le mois de février, dans la région de Paillant, pas très loin de Port-au Prince.

Vilaj Vilaj a pour but de construire des villages sur un territoire à ce jour à peu près inhabité en Haïti. Celui de la région de Paillant pourrait d'abord abriter quelque 5000 personnes, mais on n'exclut pas que sa population puisse un jour atteindre quelque 25 000 personnes.

Les villages conçus par Vilaj Vilaj sont prévus pour posséder de l'électricité, de l'eau potable, bien sûr, mais aussi des écoles et des centres de santé. Pour ce qui est de la gestion des écoles, il faudra cependant s'assurer de la coopération du gouvernement en place, rappelle Luck Mervil. L'éclairage utilisé permettrait de produire un éclairage de 100 watts avec seulement 4 watts. Le ciment antisismique utilisé est pour sa part conçu par Patrick Paultre, un Haïtien d'origine enseignant à l'Université de Sherbrooke.

Le projet prévoit également un programme de formation des citoyens pour qu'ils participent eux-mêmes à l'élaboration de leur village, qui sera géré comme une coopérative. Ses habitants paieront un loyer pour résider dans leur maison, mais une partie de ce loyer sera accumulée pour que les habitants touchent un bénéfice en cas de hausse du prix de leur maison. On préférera utiliser des matériaux locaux plutôt que de les importer, pour favoriser ainsi la création d'emplois.

«Il ne nous manque que de l'argent», lançait hier Luck Mervil au moment de lancer son projet, tout en énumérant la longue liste des entreprises et des institutions qui ont déjà poussé à la roue pour assurer la bonne marche du projet, d'Air Canada à la Fondation Paul-Gérin-Lajoie, en passant par Vidéotron et l'Université de Sherbrooke. L'organisme Vilaj Vilaj prévoit aussi exporter son expertise dans différents pays du monde, dont l'Afrique du Sud.

Exposition photo

Par ailleurs, la Tohu présente depuis quelques jours une exposition de photos sur la ville de Port-au-Prince, qui réunit des photos d'archives et des clichés de Gregory Jean-Baptiste et d'Edwine Seymour. On peut y voir la Port-au-Prince d'autrefois, peuplée d'hommes en chapeaux, et des diligences qui ont précédé les tap-taps. On y découvre l'incendie qui a dévoré la ville en 1908. On y trouve enfin, finalement, la ville anéantie par le tremblement de terre du 12 janvier dernier, avec ses murs de fatras, son marché déséquilibré par la secousse sismique, ses citoyens en crise. L'exposition Port-au-Prince, une histoire controversée se poursuit jusqu'au 12 février prochain.

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