Chili: les mineurs pourraient sortir mercredi

La sortie des 33 mineurs bloqués sous terre au Chili depuis plus de deux mois n'est plus qu'une question de jours. Après l'achèvement d'un puits de secours, le ministre des Mines a déclaré qu'un contrôle vidéo montrait que les parois du trou étaient suffisamment solides pour permettre leur extraction dès mercredi.

Des responsables ont précisé samedi soir que des ouvriers devaient d'abord renforcer les quelque 100 mètres supérieurs du tunnel et avaient commencé à installer, dans ce but, des tubes en acier.

La fin des opérations de forage du puits de secours, de 71 centimètres de diamètre, samedi, a suscité une immense joie teintée d'émotion chez les proches des mineurs, bloqués à plus de 620 mètres de profondeur depuis le 5 août, après l'effondrement d'un puits dans la mine de cuivre et d'or de San José, dans le désert d'Atacama, à 850km au nord de Santiago.

Une inspection vidéo du puits a donné aux sauveteurs une confiance suffisante dans la stabilité du tunnel pour décider de ne renforcer que les premiers 100 mètres, à l'aide de conduits en acier épais.

«Tous les sauvetages comportent des risques», a soulignant le ministre des Mines Laurence Golborne en précisant que la remontée des mineurs pourrait commencer mercredi. «Vous ne pouvez jamais dire qu'un accident ne peut pas se produire» mais le puits «n'a pas besoin» d'être renforcé sur sa totalité.

Samedi, la jonction avait enfin été effectuée avec le tunnel où ils sont prisonniers à plus de 620 mètres de profondeur, leur offrant la possibilité d'emprunter un puits suffisamment large pour remonter à l'air libre.

Les proches des mineurs attendant à l'extérieur ont agité des drapeaux chiliens et laissé éclater leur joie en apprenant la percée. Un homme a même fait retentir une cloche avant qu'une sirène ne vienne officiellement confirmer que le puits de secours avait atteint la zone où ils se trouvent.

Qui sortira le dernier?

Les 33 mineurs chiliens étaient si confiants de la réussite de l'opération de secours à venir qu'ils se sont disputés pour déterminer qui serait le dernier à quitter la mine, ont déclaré des porte-parole dimanche.
 
Les autorités ont tenté d'élaborer une liste de l'ordre dans laquelle les mineurs effectueront la remontée de 20 minutes dans la capsule, prévue pour mercredi. Le ministre de la Santé, Jaime Manalich, a indiqué que les mineurs se disputaient parce que tous voulaient être le dernier et non le premier à remonter à la surface. Il a indiqué à l'Associated Press que certains avaient dit espérer, au cours de conversations privés, pouvoir partir parmi les premiers, mais qu'aucun n'en avait fait l'annonce publique.
 
Brandon Fisher, le président de l'entreprise américaine Center Rock, dont le trépan creusait toujours le puits dimanche, a souligné qu'à son avis les mineurs étaient davantage emballés que nerveux ou apeurés par la perspective de cette opération, qui s'effectuera un homme à la fois.
 
Deux ambulanciers paramédicaux descendront dans la mine mercredi pour préparer les hommes à la remontée avec les trois capsules conçues par les ingénieurs de la marine chilienne.
 
Les mineurs ont subi une série de tests au cours de la dernière semaine afin d'évaluer leur santé. Certains hommes ont une hypertension artérielle. On craint également la coagulation sanguine, ce pourquoi les mineurs ont commencé à consommer 100 mg d'aspirine chacun.
 
La ministre Manalich craint principalement des attaques de panique chez les mineurs au cours de l'opération de secours car ce sera la première fois en plusieurs semaines qu'ils se retrouveront seuls. Une petite caméra sera fixée dans la capsule et un masque d'oxygène fourni au mineur pour la remontée.
 
Pour les mineurs dont la remontée s'effectuerait au cours de la nuit, des pulls leur seront remis en raison du changement de température, de 32 degrés Celsius sous terre, à près de zéro à la surface.
 
Une opération de forage a été menée sans cesse au cours des derniers 28 jours pour construire des conduites de secours vers les mineurs. L'annonce de la réussite de ce puits de secours a semé une vague d'enthousiasme au sein du «camp de l'espoir», où les familles des mineurs font la vigile depuis 66 jours.


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