Chávez se déchaîne

Caracas — Le président vénézuélien Hugo Chávez a qualifié hier son homologue colombien, Alvaro Uribe, de «pion des États-Unis», de «lâche» et de «menteur», au moment où les deux pays traversent une crise diplomatique.

Cette violente diatribe faisait suite à la visite en Colombie du responsable de la politique antidrogue des États-Unis, John P. Walters, durant laquelle il a reproché à Caracas de «favoriser le trafic de cocaïne».

M. Chávez, un dirigeant socialiste qui entretient des relations exécrables avec Washington, a reproché à Bogotá d'avoir accueilli le représentant américain, fustigeant «le gouvernement indigne de Colombie».

«On l'invite et on le laisse nous attaquer. Indigne gouvernement de Colombie, indigne président de Colombie», a lancé M. Chávez, qui s'exprimait lors de l'inauguration d'une fabrique laitière dans le nord-est du pays.

Depuis l'expulsion de leur agence antidrogue (DEA) en 2005, les États-Unis critiquent régulièrement le Venezuela pour son manque de collaboration dans le cadre de la politique de lutte contre le trafic de cocaïne.

«J'accuse à nouveau le président de Colombie d'être un pur et triste pion de l'empire américain qui agit contre les peuples d'Amérique latine», a poursuivi le bouillant Hugo Chávez, dont les propos étaient retransmis lors de son programme télévisé hebdomadaire.

«Triste pion de l'empire, c'est que l'histoire retiendra de toi. Triste pion de l'empire. Tu ne mérites pas d'être le président de la Colombie. Lâche! Menteur!», s'est-il encore exclamé.

La crise diplomatique entre les deux pays remonte en octobre dernier, après la décision de M. Uribe de suspendre la médiation du président vénézuélien dans le dossier des otages détenus par la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie.

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