Lula da Silva rencontre les deux frères Castro
La Havane — Fidel Castro s'est entretenu hier en fin d'après midi avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en visite officielle à Cuba, a confirmé une source officielle brésilienne à La Havane.
La présidence brésilienne avait souhaité publiquement cette rencontre entre les deux dirigeants officiellement «amis», mais indiqué qu'elle dépendait de la décision des médecins de Fidel Castro, âgé de 81 ans et éloigné du pouvoir par la maladie depuis 17 mois.Le président brésilien, arrivé à Cuba dans la nuit de lundi à hier, n'était pas revenu depuis 2003
Fidel Castro avait durement attaqué l'an dernier sa politique de production d'éthanol à partir de la canne à sucre, lui reprochant de s'aligner sur les États-Unis dans la fabrication de carburants «verts», à l'origine selon lui de la flambée des prix agricoles.
Champion de la production d'éthanol, Lula s'était abstenu d'entrer dans la polémique.
Le président brésilien, qui devait regagner son pays dans la soirée, a rencontré dans la matinée Raul Castro, avec qui il a signé plusieurs accords économiques, et qui exerce l'interim du pouvoir depuis la maladie de son frère, déclenchée fin juillet 2006 par une grave hémorragie intestinale.
Fidel Castro n'a pas été revu en public depuis cette date et se manifeste épisodiquement dans des vidéos pré-enregistrées et des chroniques régulières dans la presse officielle.
Arrivé dans la nuit de lundi à hier, Lula a été reçu dans la matinée au Palais de la Révolution par un Raul Castro jovial, vêtu pour l'occasion d'un complet civil en lieu et place de ses habituelles
tenues militaires. Ils ont signé une série d'accords économiques par lesquels le Brésil entend donner un sérieux coup de pouce à l'économie défaillante de l'île communiste.
Échanges en hausse
Deuxième partenaire commercial de Cuba en Amérique latine derrière le Venezuela, le Brésil a vu ses échanges avec l'île communiste passer de 117 millions de dollars en 2002 à 453 millions en 2006, dont 429 de ventes brésiliennes à l'île communiste.
Petrobras, le géant pétrolier brésilien, devrait reprendre l'exploration en eaux profondes du Golfe du Mexique après la signature d'un accord dans ce sens prévu hier par son président José Sérgio Gabrielli, avec le pétrolier cubain Cupet. Petrobras s'était retiré en 2001 de la zone après avoir investi sans résultat 16 millions de dollars en trois ans. Le brésilien négocie en outre la construction d'une usine de lubrifiants à Cuba.
Les eaux cubaines du Golfe du Mexique, divisées en 59 blocs, sont déjà explorées par l'Espagne, le Canada, l'Inde, la Malaisie, le Venezuela, le Vietnam et la Norvège.
Fin 2007, Cuba couvrait 47 % de ses besoins en pétrole, le reste étant fourni par le Venezuela à des prix préférentiels.
Selon la presse brésilienne, le Brésil devait également accorder hier une ligne de crédit de 500 millions de dollars, dont 100 pour des achats alimentaires, le reste allant à des projets miniers dans le nickel, la réfection de routes et d'hôtels ou la production conjointe de produits pharmaceutiques.