Six personnes sont kidnappées - Les FARC sévissent

Bogotá — La guérilla a kidnappé de nouveaux otages, un groupe de six touristes, dimanche soir à Nuqui, une localité du département du Choco (centre ouest).
Selon un communiqué de la marine de guerre colombienne, les rebelles ont dépouillé 19 touristes de leurs objets personnels et ont enlevé parmi eux deux enseignants, une biologiste, un étudiant et deux commerçants.Ces six touristes ont été pris en otages par un commando du Front 57 des FARC alors qu'ils se trouvaient avec 13 autres personnes sur une embarcation, a-t-on ajouté de même source.
L'un des deux enseignants enlevés, Onshus Nino Alf, possède la nationalité colombienne mais aussi norvégienne, a indiqué hier le commandant d'infanterie de marine, le colonel Hector Aguas.
Les FARC se disent prêtes à libérer, en plus de Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, 43 de leurs otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains, en échange de la libération de 500 guérilleros emprisonnés.
Une longue attente
Hier, des familles d'otages colombiens attendaient hier avec anxiété l'arrivée à Bogotá de Consuelo Gonzalez, l'une des deux femmes libérées jeudi par la guérilla des FARC, en possession de preuves de vie de huit de ses compagnons de captivité.
Mme Gonzalez, 57 ans, qui a passé six ans et quatre mois en détention dans des campements des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), devait être accueillie à l'aéroport par le Haut Commissaire colombien pour la paix, Luis Carlos Restrepo, et le maire de Bogotá, Samuel Moreno, avant de rencontrer les familles de huit hommes politiques, policiers et militaires colombiens détenus par la guérilla marxiste.
Jeudi, le jour de sa libération, Mme Gonzalez avait déclaré à Caracas être en possession des preuves de vie, exclusivement des lettres et des photos, de huit de ses compagnons d'infortune dont les parents sont, pour certains, sans nouvelles depuis plusieurs années.
Des familles de prisonniers de la guérilla ont déjà pris des contacts téléphoniques avec l'ex-otage, a indiqué la sénatrice Piedad Cordoba, ancienne médiatrice avec le président vénézuélien Hugo Chávez dans le dossier des otages.
Des otages « politiques »
Mme Gonzalez avait dénoncé après sa libération les conditions de détention des prisonniers masculins, assurant qu'ils étaient enchaînés jour et nuit.
Parmi les huit otages dont elle détient des preuves de vie figurent Alan Jara, ex-gouverneur de la province du Meta, Gloria Polanco et Orlando Beltran, anciens congressistes de Huila, tous trois retenus depuis six ans, et Jorge Gechem, également congressiste de Huila détenu depuis cinq ans. Ces prisonniers sont qualifiés de «politiques» par la guérilla.
Les quatre autres otages dont elle a partagé la détention sont des policiers et des militaires, dont deux sont retenus depuis neuf ans.
Libérée en même temps que Mme Gonzalez, Clara Rojas, l'adjointe de l'ex-candidate à la présidence Ingrid Betancourt, était arrivée dimanche à Bogotá après avoir passé près de six ans aux mains des FARC. Cette avocate de 44 ans a pu retrouver son fils Emmanuel qui lui a été remis temporairement par l'Assistance publique après trois ans de séparation.
Clara Rojas et le garçonnet de trois ans et neuf mois ont été placés dans une maison de l'Assistance publique du nord-est de Bogotá. La mère a demandé hier à la presse d'observer «une certaine discrétion» afin de pouvoir «stabiliser» ses relations avec l'enfant.