L'offre de dialogue de Raul Castro est rejetée

Washington — Les États-Unis ont rejeté hier l'offre de dialogue lancée samedi par Raul Castro, qualifié de «dictateur en puissance», en dépit d'avis d'experts jugeant que le retrait du pouvoir de son frère Fidel crée un contexte favorable à des discussions.

«Je ne vois pas comment on pourrait faire avancer la cause de la démocratie dans ce pays en ouvrant le dialogue avec un dictateur en puissance qui veut poursuivre le système de gouvernement qui a servi à réprimer le peuple Cubain pendant des décennies», a déclaré le porte-parole du département d'État, Sean McCormack.

«Le dialogue qui doit s'ouvrir, c'est celui avec le peuple cubain, a ajouté le porte-parole. Le peuple cubain ne devrait pas se trouver dans la situation où il va remplacer un dictateur par un autre.» Samedi, Raul Castro, 75 ans, avait choisi une date symbolique, celle du 50e anniversaire du débarquement à Cuba de Fidel Castro et de ses guérilleros, pour proposer qu'un dialogue soit renoué entre les deux pays.

«Ce que Raul a voulu faire comprendre à Washington, c'est que Cuba sans Fidel, c'est un terrain inconnu pour tout le monde et qu'il serait mieux que les relations [entre les deux pays] soient normalisées», explique Marifeli Pérez-Stable, vice-présidente du centre de recherches Diálogo Interamericano. Quatre mois après une passation de pouvoir temporaire entre les deux frères, l'absence de Fidel lors des cérémonies en fin de semaine dernière pour son 80e anniversaire, montre que «tout est entre les mains de son frère», estime aussi Ana Faya, de la Fondation canadienne pour l'Amérique latine.

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