Attaque au Burkina Faso: SEMAFO suspend les activités à sa mine de Boungou

SEMAFO, qui compte 1200 salariés, dont 85 expatriés, à ses sites de Mana et Boungou, avait déjà été confrontée à des enjeux de sécurité dans le passé sur des routes menant à ses installations.
Photo: SEMAFO SEMAFO, qui compte 1200 salariés, dont 85 expatriés, à ses sites de Mana et Boungou, avait déjà été confrontée à des enjeux de sécurité dans le passé sur des routes menant à ses installations.

Le producteur d’or québécois SEMAFO a annoncé jeudi la suspension des activités à sa mine de Boungou, au Burkina Faso, au lendemain d’une attaque meurtrière ayant coûté la vie à plusieurs dizaines de ses employés.

Par voie de communiqué, le président et chef de la direction de la société, Benoit Desormeaux, a indiqué qu’il faudra un certain temps pour faire face à cette tragédie. SEMAFO ne faisait pas référence à son site de Mana.

Au moins 37 personnes ont été tuées et plus de 60 autres ont été blessées lorsqu’un convoi de cinq autobus accompagné d’une escorte militaire s’est retrouvé dans une embuscade, mercredi. Cet événement meurtrier est survenu à environ 40 km de la mine de Boungou, un des deux sites exploités par la compagnie dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Le véhicule militaire qui se trouvait à l’avant aurait heurté un engin explosif. À la suite de la déflagration, le reste du convoi a été la cible de coups de feu par des « individus armés non identifiés », selon un communiqué signé par le gouverneur de la région de l’est, le colonel Saïdou Sanou.

Deuil national

Un deuil national de trois jours a été décrété jeudi au Burkina Faso après l’embuscade la veille. 

« Je décrète, à compter du 8 novembre à zéro heure, un deuil national de 72 heures»,  a déclaré le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré dans un message radiodiffusé à la Nation.

Le président Kaboré a condamné «ces actes ignobles qui [...] visent à semer la psychose au sein de notre peuple et à déstabiliser notre démocratie», et appelé «à la mobilisation générale contre le terrorisme».

Il a annoncé "le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace".

L’attaque, perpétrée mercredi matin par des individus armés non identifiés, a visé un convoi de cinq autobus transportant des travailleurs de la mine d’or de Boungou, exploitée par la société canadienne Semafo, à 40 km de la mine.

Il s’agit de l’action la plus meurtrière enregistrée dans le pays depuis le début des violences djihadistes il y a près de cinq ans.

Enjeux de sécurité

Établie à Montréal, SEMAFO, qui compte 1200 salariés, dont 85 expatriés, à ses sites de Mana et Boungou, avait déjà été confrontée à des enjeux de sécurité dans le passé sur des routes menant à ses installations. Cela avait incité la minière à déployer des mesures supplémentaires — comme le transport de ses employés non burkinabés par hélicoptère — pour assurer la sécurité de son personnel.

Mercredi, Affaires mondiales Canada avait indiqué, dans un courriel envoyé à La Presse canadienne, que rien n’indiquait que des citoyens canadiens avaient été « affectés par l’incident ».

À la Bourse de Toronto, jeudi, en début de séance, l’action de Semafo retraitait de 15 cents, ou environ 4,3 %, pour se négocier à 3,34 $.

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