BNP Paribas accusée de «complicité de génocide»

Paris — Vingt-trois ans après le génocide au Rwanda, une banque française se retrouve pour la première fois au coeur d’une enquête pour complicité : trois juges ont été désignés pour instruire la plainte d’ONG qui accusent BNP Paribas d’avoir financé en 1994 un achat d’armes au profit de la milice hutue. Cette information judiciaire a été ouverte le 22 août pour « complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité », a appris lundi l’AFP de source proche du dossier, une information confirmée par le parquet de Paris. Ce nouvel épisode intervient alors que le génocide au Rwanda n’en finit pas d’empoisonner les relations entre Paris et Kigali, qui accuse les autorités françaises d’avoir participé aux massacres. L’association anticorruption Sherpa, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et l’ONG Ibuka France (Mémoire et Justice) accusent le groupe bancaire d’avoir permis en juin 1994 le « financement de l’achat de 80 tonnes d’armes » au profit de miliciens hutus, en plein génocide des Tutsis et en violation d’un embargo décrété par les Nations unies.

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